Immunothérapie

Définitions

• L'immunothérapie est un traitement où le médicament ne pallie pas à une défaillance immunitaire de l'organisme, mais stimule les propres réactions de défense de celui-ci.
• L'immunothérapie peut être globale et elle est dite alors non spécifique. Elle consiste à stimuler les mécanismes de défense dans leur ensemble.
• L'immunothérapie peut être spécifique et stimule la réaction de défense face à des agresseurs très précis. Le meilleur exemple est celui des vaccinations.

L'immunothérapie non spécifique

Antigènes de bactéries

• Le principe est d'introduire des antigènes appartenant à diverses bactéries afin de provoquer une réaction de défense globale de l'organisme. Ils sont administrés par voie orale, en injectable (sous-cutané), ou en spray nasal.
• Ils ont pour but d'augmenter les réactions de défense locale, au niveau des muqueuses, de manière globale (au niveau des lymphocytes et de la sécrétion d'anticorps de surface ou immunoglobulines A).
• Ils sont souvent intéressants pour les infections ORL ou respiratoires récidivantes, parfois pour les allergies , mais l'effet ne peut être garanti.

Gammaglobulines polyvalentes

• La principale indication est le déficit immunitaire touchant les anticorps , qu'elles remplacent.
• Dans la très rare agammaglobulinémie de Bruton, le traitement doit être donné à vie. La durée de vie de ces immunoglobulines dans le sang n'est que de quelques semaines.
• Certaines formes d'immunoglobulines injectables commencent à être utilisées dans diverses maladies impliquant un trouble de l'immunité, même quand ces maladies vont dans le sens de l'excès d'immunoglobulines. Le principe consiste soit à bloquer la synthèse des immunoglobulines en en ajoutant, soit à favoriser un certain équilibre dans les réactions immunitaires qui détournent l'organisme de son agressivité envers ses propres constituants (c'est le cas des maladies autoimmunes ).

Greffe de moelle osseuse

• Elle est employée dans tous les déficits immunitaires, qu'ils concernent les lymphocytes B ou les lymphocytes T.
• Elle permet le soin des maladies aiguës et transitoires entraînant une aplasie médullaire . La greffe de moelle osseuse est souvent utilisée après chimiothérapie ou à la suite d'allergie médicamenteuse grave. On l'utilise également pour certaines maladies héréditaires et chroniques.
• Une méthode qui s'en approche est la greffe de foie foetal : celui-ci stocke les lymphocytes jusqu'à la naissance. Chez les enfants privés de thymus dont le rôle est de les rendre matures, cette greffe permet d'obtenir une certaine efficacité immunitaire.

Immunothérapie en vidéo

Système immunitaire Présentation en animation du système immunitaire humain.

1 vidéos 6:30Système immunitaire

Cytokines et hormones thymiques

• Ce sont des moyens peu spécifiques d'immunothérapie.
  
• Les hormones thymiques de synthèse utilisés dans les déficits cellulaires : elle sont d'un usage peu fréquent.
• Les cytokines, obtenues par génie génétique, sont maintenant très employées : ce sont les interférons, employés comme anti-viraux, anti-cancéreux, et dans certaines maladies immunitaires comme la sclérose en plaques .

Vaccination et sérothèrapie

• Ce sont des moyens spécifiques d'immunothérapie.
  
• La vaccination . C'est l'immunothérapie la plus connue, la plus répandue et qui a fait la preuve de son efficacité sur de nombreuses maladies. La vaccination contre la variole a permis d'éradiquer cette maladie de la planète.
• La sérothérapie : on injecte les anticorps spécifiques dirigés contre le microbe en cause. Cette technique est utilisée pour agir en urgence contre des microbes contre lesquels on n'est pas vacciné. La plus connue est le sérum antitétanique sous forme de gammaglobulines antitétaniques. Ces anticorps vont agir directement contre le bacille responsable du tétanos qui aurait pu pénétrer dans l'organisme à l'occasion d'une plaie ou d'une brûlure.

Voies de recherche en cancérologie

• L'immunothérapie est une arme majeure dans la lutte contre le cancer. Elle consiste à utiliser les défenses naturelles de l'organisme pour les diriger contre les cellules tumorales. C'est ainsi que les substances naturelles comme les interférons , les interleukines 2, et divers types de "colony-stimulating factors" (CSF) ont toutes pour but de stimuler les défenses propres de l'organisme qui devient alors plus fort pour lutter contre la tumeur. Le problème, c'est que ces substances ont souvent des effets secondaires importants et sont parfois pénibles à supporter.
• D'où la nécessité de les repérer, de vérifier qu'elles sont bien adaptées à la tumeur, de les amplifier, et de les réinjecter dans l'organisme atteint de cancer. Ces cellules se comporteront alors comme de véritables "missiles à tête chercheuse" qui vont agir sur la tumeur et sur elle seule. C'est ce qu'on appelle la « thérapie biologique »
• Or cette démarche thérapeutique est entravée par le manque de connaissance que l'on a des interactions entre les cellules biologiquement actives et les cellules cancéreuses. En effet, pour sélectionner ces cellules "in vitro" il faut des outils capables de repérer des relations entre des cellules. Parmi ces relations, une en particulier intéresse les cancérologues, c'est la destruction des cellules tumorales par les cellules de l'immunité. Or cette capacité est variable selon les tumeurs et selon les individus. C'est le rôle des capteurs biologiques.
• Les biocapteurs sont des outils technologiques en mesure de détecter les cellules immunitaires les plus efficaces dans la lutte contre le développement d'une tumeur. Leur action sera de déterminer les substances naturelles efficaces selon la tumeur et le profil personnel de chacun en visualisant celles qui sont le plus susceptibles de détruire les cellules de la tumeur aux moindres doses et avec la meilleure efficacité.
• Le projet COCHISE (biocapteur de cellules sur puce pour la détection d'interactions cellule-cellule) dont la première étape importante a été réalisée jusqu'à présent a pour but la conception d'un prototype de biocapteur. On espère ainsi pouvoir piéger les cellules de défense efficaces contre la tumeur. Une fois amplifiées et réinjectées, ces cellules agiront de façon optimales contre la tumeur.

Cancer et immunothérapie