Douleurs de croissance

Point de départ

Les douleurs de croissance surviennent au cours de la croissance de l'enfant. Toutefois leur réalité est très discutée par le corps médical. Pourtant les parents décrivent très bien cette douleur que ressent leur enfant, et à laquelle les médecins ne croient pas toujours. Il s'agit donc bien d'une réalité ressentie par les parents et pour laquelle on n'a pour l'instant aucune explication. On a pu retrouver certaines familles plus sujettes que d'autres à ce type de douleurs lors de l'adolescence. Les raisons psychologiques sont souvent invoquées également, mais en tout cas rien de probant sur le plan médical puisque toutes les analyses et examens complémentaires restent normaux.

Ce qui est décrit par les parents et les enfants

• Ces douleurs surviennent généralement vers l'adolescence, c'est à dire au moment où la croissance est la plus forte. Elle toucherait environ 5% des ados, les filles un peu plus que les garçons. L'âge moyen est compris entre 6 et 14 ans. Les douleurs surviennent surtout chez l'enfant sportif et musclé.
• Les douleurs sont ressenties au milieu de la cuisse et de la jambe. Elles surviennent des deux côtés à la fois, jamais d'un seul et sont ressenties souvent comme des crampes ou des sortes de brûlures intérieures au niveau des muscles des jambes.
• Les douleurs surviennent en fin de journée et peuvent se prolonger en soirée jusqu'à réveiller l'enfant la nuit. Le lendemain matin elles ont disparu.
• Il n'y a pas de fièvre, il n'y a ni prise de poids, ni perte de poids excessive, et il n'y a pas de modification de la vitesse de croissance, ni dans le sens du ralentissement, ni dans celui de l'accélération.
• Paradoxalement ces douleurs n'entravent ni la marche, ni les efforts physiques.
• Les médicaments antalgiques sont d'une efficacité variable. Les massages et les bains chauds sont parfois efficaces.

L’attitude du médecin

Tout le problème du médecin est de ne pas passer à côté d'une maladie touchant les os ou les articulations. C'est pourquoi il demandera le plus souvent des radios et un bilan sanguin pour éliminer diverses causes.

Les causes

• Les ostéomyélites
• Les ostéochondrites . C'est généralement facile car les douleurs dans ce cas surviennent d'un seul côté.
• Les apophysites tibiales antérieures sont également envisagées par le médecin chez le jeune sportif : douleur au dessous du genou, juste au niveau de la petite bosse que l'on sent à ce niveau en passant la main. Cette petite tubérosité peut être douloureuse à la pression et parfois elle peut gonfler. Les douleurs sont majorées au cours du sport comme le football au moment où l'on shoote. L'arrêt du sport permet que tout rentre dans l'ordre.
• Des douleurs peuvent survenir également au niveau du calcanéum (l'os du talon) ou du scaphoïde (l'un des os du pied).
• Autre cause qui est la hantise du médecin : la dystrophie de croissance de la hanche qui va atteindre la tête du fémur. Cela provoque des douleurs d'une seule hanche chez un enfant généralement entre 5 et 9 ans. La boiterie est nette, et il faut la pose d'un plâtre très rapidement pour éviter qu'à force de marcher l'enfant ne déforme son articulation de la hanche, ce qui lui entraînerait une boiterie définitive.
• Restent enfin toutes les causes de courbatures qui sont très nombreuses et qui nécessitent des explorations plus importantes, les douleurs musculaires survenant dans le cadre de nombreuses maladies virales ou infectieuses, ou de maladies génétiques. L'exploration doit alors être effectuée dans des services de médecine interne ou de pédiatrie selon l'âge de l'enfant.
• Le cas particulier du petit enfant est important car n'étant pas dans une phase de croissance très accélérée comme c'est le cas à l'adolescence, il n'est généralement pas soumis à ce genre de douleurs. C'est pour cela que l'examen par le médecin sera très soigneux afin d'éliminer des maladies qui pourraient influer sur la croissance comme la maladie des os de verre ou le rachitisme . Des maladies génétiques rares comme les dyschondrostéoses ou d'autres maladies touchant les os ou les muscles peuvent être retrouvées, le plus souvent en service spécialisé.
• En fait toutes ces maladies sont relativement rares, mais elles doivent être éliminées par le médecin avant de conclure effectivement à des douleurs de croissance qui chez l'adolescent sont relativement fréquentes (5%).

Les traitements

Il n'est que symptomatique, c'c'est à dire dirigé contre la douleur. Cela permet de patienter, le temps que ces douleurs disparaissent spontanément, ce qui est toujours le cas, sans qu'il y ait la moindre complication ou la moindre séquelle.