Point de départ
Le poids est une notion chiffrée qui reste subjective. En effet, le poids normal est subordonné à la taille : il est normal qu'un homme de 1m95 pèse 85 Kgs. Ce même poids de 85 Kgs devient tout à fait anormal chez une femme de 1m50.
La silhouette
D'autre part, la notion de normalité du poids dépend selon les individus. A taille égale et sexe égal, certaines personnes s'estimeront en surpoids, là où d'autres se trouveront normales. Et inversement d'autres se verront normales, voire en surpoids, alors que l'ensemble de la population les considérera comme squelettique. C'est là qu'intervient la notion de « silhouette »
Le poids de forme
Enfin, certaines personnes se sentiront en équilibre et « bien dans leur peau » à un certain poids alors que, pour le même poids et la même taille, d'autres se sentiront en surpoids : c'est la notion de « poids de forme ».
La notion médicale de poids
Et puis il y a la notion médicale du poids, calculé autrefois par la formule de Broca (Poids=Taille-100) ou par la formule de Lorentz : Poids=(Taille –100)- (taille en cm-150)/4.
Actuellement le poids est calculée selon « l'indice de masse corporelle » ou IMC. Quelle que soit la formule on peut se trouver en sous-poids, normal, en surpoids modéré ou en surpoids pathologique.
Les « constituants du poids »
Ce qui constitue notre corps et donc notre poids, est un ensemble d'éléments qui sont variables selon les individus.
Les os
La charpente osseuse dépend des individus. Certains ont les os lourds et massifs, d'autres ont des os fins et légers. Il est évident qu'une personne qui a des os lourds, part (en ce qui concerne l'excès de poids) avec un « handicap » par rapport à une personne qui a des os légers. La perte de poids ne se fait pas aux dépens des os, et heureusement, sinon c'est l'intégrité de notre charpente qui est en cause.
Les muscles
Ils pèsent très lourd. A volume extérieur égal (donc à silhouette égale) quelqu'un de très musclé pèsera automatiquement plus lourd qu'une personne peu musclée et pourvue de beaucoup de graisse.
L'eau
Nos cellules sont remplies d'eau, et nos tissus également. C'est la raison pour laquelle, 85% du poids d'un adulte est constitué d'eau. Or cette eau est indispensable au bon fonctionnement de tout notre organisme. Si on maigrit en perdant de l'eau, on met son organisme en péril, c'est la déshydratation .
Les tissus
Ce sont toutes les structures qui sont constituées de cellules, de fibres et de liquides. Ces tissus dont le plus répandu dans le corps est le tissu conjonctif , sont les structures normales de soutien de notre organisme. Selon leur organisation, leur structure et leur composition, ils constituent tous les éléments de soutien, voire de constitution des organes. Lorsque la perte de poids se fait aux dépends des tissus, il s'agit d'un amaigrissement pathologique, tel qu'on le voit dans les maladies graves comme le cancer.
La masse grasse
- C'est un ensemble des cellules faites d'adipocytes qui se trouvent sous la peau, dans un tissu appelé « hypoderme », mais également dans de nombreux tissus constitutifs de l'organisme : entre certains organes profonds où la graisse sert d'amortisseur, entre les muscles, etc. C'est cette graisse qui joue le rôle de réserve.
- En effet, notre organisme est conçu pour avoir des réserves en cas de période de disette. Les réserves immédiates de glycogène se trouvent dans le foie et les muscles, mais elle est d'utilisation rapide. Parfois l'organisme puise dans ses réserves, donc dans les graisses. Et le métabolisme des graisses est un va-et-vient permanent de notre organisme entre le stockage (qui fait que nous grossissons) et l'utilisation (qui fait que nous maigrissons).
- La densité des graisses est de 0,8. La densité de l'eau (donc de ce qui constitue 85% de notre organisme) est de 1. Cela veut dire que 1Kg de graisse pris prendra 20% en plus de place que 1Kg de tissu constitué d'eau (comme le muscle). D'où l'intérêt des régimes qui font perdre de la graisse puisqu'à poids égal celle-ci prend plus de place.
Le poids de confort
En fait, cette notion est la plus importante. Elle se situe au carrefour :
- du poids de forme : celui où l'on se sent bien
- du poids médical : celui que les médecins définissent comme normal ou anormal, selon l'IMC
- du poids qui permet d'avoir une image satisfaisante (la silhouette).
- du poids - et donc de l'aspect - que souhaite l'entourage (le conjoint, la famille, l'employeur...)
- du poids fantasmé (celui qu'on rêverait d'avoir)
- ... et sans doute d'autres notions importantes que peut revêtir le poids pour vous.
Tout individu qui se pèse est donc confronté à ses désirs propres, ceux de la société, et ceux de la médecine.
Il est donc important de savoir où l'on se situe :
- Les obésités et les maigreurs "morbides", c'est à dire entraînant un risque pour la santé, sont désignées du doigt par la société et la médecine. On est donc soi-même confronté à ses choix de vie : rester tel que l'on est, au risque d'y laisser sa santé, ou accepter de changer. C'est un choix qui procède du domaine personnel. Toutefois on sort du domaine personnel lorsque les risques que l'on fait prendre à soi-même sont supportés financièrement et matériellement par l'ensemble de la société. On se trouve dans la position inconfortable du "vilain petit canard". Cette position est dure à tenir, mais lorsqu'elle est bien vécue , "sublimée", elle devient une attitude que l'on revendique au delà du handicap que cela peut représenter, quitte à payer le prix fort de l'obésité ou de la maigreur . Peu de personnalités (les obèses et les maigres célèbres ne sont pas légion) sont en mesure de tenir cette position contre vents et marées. Les autres, pour la plupart, souffrent de cette différence. Et ils souffrent d'autant plus qu'ils ne peuvent trouver dans leur "différence" un moyen de s'affirmer. Ces personnes sont confrontées à la nécessité de devoir réfléchir à ce qu'ils peuvent entreprendre pour se sortir de cette situation.
- Les obésités et les maigreurs "tolérées" par la société : ce sont les personnes un peu trop maigres, un peu trop enveloppées, mais somme toute acceptables. Elles sont tiraillées entre ce que l'entourage souhaite, ce que la société dans son ensemble définit comme norme, et ce qu'elles-mêmes en définitive aimeraient être. Comment être heureux, tout en étant désigné par la société comme trop maigre ou trop gros ? C'est le travail que chacun doit faire pour se situer.
- La silhouette fantasmée : on veut à tout prix ressembler à une gravure de mode, ou du moins à l'image à laquelle on aspire ressembler. Les fantasmes sont l'affaire de chacun. Ils ne sont pas à discuter. Toutefois, il est important de bien comprendre que cette image à laquelle on veut coller n'est qu'une image, et rarement la réalité. La question est alors : toutes ces souffrances pour y parvenir sont elles acceptables pour soi ? Si c'est le cas, il s'agit d'une démarche personnelle et il n'y a rien à y redire ; si c'est pour les autres, ou pour d'autres en général ou pour certains en particulier, il est intéressant de se demander pourquoi on le fait.
En définitive, dans notre monde occidental, où l'image que l'on affiche est fondamentale, la question est la même que dans les pays moins favorisés : comment être heureux sur terre ?