Découverte d'une boule dans le sein

Point de départ

C'est au cours de votre toilette, dans votre bain ou lorsque vous pratiquez après les règles l'auto palpation des seins que vous pouvez découvrir une boule qui tout de suite va vous inquiéter. Ce peut être aussi au cours d'une mammographie systématique. Toutefois, il faut savoir que la plupart du temps, ces boules sont bénignes.

Lorsqu'une boule dans le sein est découverte, une mammographie et éventuellement une échographie sont le plus souvent nécessaires. Aprés 40 ans, elles sont systématiques et permettent d'éliminer un cancer du sein.

Quelques définitions

• Le sein ou glande mammaire est constituée d'un amas de cellules qui fabriquent le lait, lequel est déversé dans des canaux de plus en plus gros, les canaux galactophores, qui aboutissent au niveau du mamelon. La glande est entourée de tissu graisseux, et l'ensemble est recouvert de peau. Le sein repose librement sur les muscles de la poitrine.
  
• Les mastoses correspondent à un développement excessif des lobules graisseux. Ils peuvent donner l'impression de boules dans le sein .
• Le kyste est une une poche pleine de liquide qui se développe dans le sein.
  
• L' adénofibrome est une tumeur bénigne qui est perçue comme une masse roulant sous le doigt, plus ou moins arrondie, de la taille d'une noisette ou parfois pius volumineuse.
  
• Les cancers du sein siègent en général plutôt sur le côté du sein, un peu en haut du sein, non loin de l'aisselle, dans le quart supéro-externe du sein. Ils sont indolores et donnent un ganglion dans l'aisselle. Mais seul l'examen par le médecin avec mammographie et biopsie éventuelle permettra d'affirmer s'il s'agit ou non d'un cancer.
• D'une manière générale, les cancers du sein sont rares par rapport à la quantité de tumeurs bénignes du sein qu'ont les femmes.
• Chez la femme qui allaite, la présence de boules est fréquente : ce sont des lobules gonflés de lait. Le seul risque c'est l'engorgement : le lait stocké ne peut s'évacuer. La boule est alors douloureuse et le sein peut s'enflammer : c'est la lymphangite du sein

L'examen

• Inspectez vos seins devant un miroir, vos bras levés en l'air, les mains derrière la nuque, positionnées de façon bien symétrique, votre corps bien droit. Vos seins doivent être symétriques et la peau doit être lisse sans rétraction.
• Laissez en l'air le bras où se trouve la boule. Mettez votre main opposée à plat sur le sein. Explorez méthodiquement toutes les zones de votre sein et repérez exactement l'endroit où se trouve la boule. Plissez la peau en regard : elle ne doit être ni rétractée en peau d'orange, ni indurée.
• Descendez le bras le long du corps. Puis avec les doigts de l'autre main un peu repliés, cherchez un ganglion dans l'aisselle du même côté que la boule. Normalement vous ne devez pas en trouver.
• Pincez votre mamelon : aucun liquide ne doit en sortir.

Les éléments d'alerte

• Boule d'un seul côté.
• Située sur la partie extérieure du sein.
• Indurée et indolore.
• De la taille d'une noisette un peu dure.
• Rétraction de la peau en regard.
• Présence d'un ganglion (petite boule) dans l'aisselle.
• Sortie de liquide ou de sang par le mamelon.

Les éléments rassurants

• Boule proche du sternum.
• Plusieurs boules dans le sein ou dans les deux seins.
• Légèrement douloureux à la palpation.
• Absence de ganglions dans l'aisselle.
• Vous n'avez pas de cancer du sein dans votre famille.

Quoi qu'il en soit, rassurant ou pas, il faut consulter votre médecin ou votre gynécologue. Ce n'est pas une urgence, mais prenez rendez vous et il pourra vous demander d'effectuer une mammographie et si nécessaire une échographie mammaire.

Les causes de boules dans le sein

• Les adénofibromes, les plus fréquents, sont des petites tumeurs bénignes et indolores, de la forme d'une olive et de taille plus ou moins importante . Ils sont formés d'un tissu glandulaire solide et normal où les fibres de collagène se sont mises à proliférer pour on ne sait quelle mystérieuse raison . Après 35 ans, une intervention chirurgicale est envisagée plus facilement, surtout si les fibromes augmentent de volume et deviennent douloureux .
• Les kystes sont des petites boules remplies de liquide. Ils peuvent survenir juste avant la ménopause et traduire des désordres hormonaux, faciles à soigner à l'aide des hormones adéquates (progestatifs) . Chez la femme plus jeune, ces kystes sont très souvent liés au problème « psy » du moment ( rupture, tracas au boulot, etc) . Leur formation est brutale parfois spectaculaire et leur régression l'est tout autant. On peut s'endormir normale le soir, et se réveiller le lendemain avec «une mandarine » dans le sein.
• Les mastoses sont des petites boules indurées et fibreuses qui évoluent avec le cycle menstruel. Elles sont fréquentes et tout à fait anodines, malgré les douleurs qui peuvent les accompagner. Elles gonflent parfois de manière importante quelques jours avant les règles et se dégonflent comme des baudruches après. Le traitement se résume à attendre que tout rentre dans l'ordre. Si la gêne est vraiment nette, on peut prendre des antidouleurs, des gels de progestérone à appliquer sur la peau.
• Les douleurs des seins ou « mastodynies » surviennent avant les règles et sont d'origine hormonale. Elle peuvent parfois durer tout le cycle et nécessitent un traitement.
  
• Les douleurs prémenstruelles ( seins gonflés, tendus, hypersensibles) sont parfois liées à une pilule trop dosée ou mal adaptée. La solution est logique : prendre une pilule qui soit adaptée à votre cas.
  
• Les douleurs des seins à la ménopause surviennent lorsque le traitement hormonal substitutif est trop dosé en oestrogènes . Il suffit le plus souvent d'en réduire la dose pour que tout aille mieux.
  
• Les névralgies intercostales sont des douleurs projetées. Elles viennent de l'espace intercostal, entre deux côtes et sont soulagées par les antalgiques ou les anti-inflammatoires. Ce n'est pas parce qu'un sein est douloureux qu'il est atteint d'une maladie quelconque ou qu'un déséquilibre hormonal en soit la cause.
  
• Les douleurs des seins peuvent également traduire des problèmes d'ordre psychologiques. En effet, les seins sont des organes de séduction et de «communication » par excellence. Par exemple, lorsqu'ils deviennent une zone interdite pour le partenaire, de manière durable, ils peuvent cacher un problème dans le couple, un désir de grossesse non assouvi, un déficit de l'image de soi, une dépression, ou encore un deuil difficile à faire. Une psychothérapie se montre donc parfois souveraine pour mettre fin à des maux inexpliqués depuis des mois ou des années, éventuellement accompagnée de séances de relaxation ou d'hypnose médicale.

Témoignages

• Mathilde, elle, s'est retrouvée avec deux « billes » inconnues dans la poitrine. « Au réveil, c'était la panique, j'avais ces boules douloureuses sous le mamelon . J'ai aussitôt consulté mon gynécologue. J'étais très inquiète, ma mère se faisait suivre pour une suspicion de cancer du sein, alors vous imaginez… Le médecin a immédiatement établi le lien de cause à effet et m'a rassurée en m'affirmant que tout allait s'arranger tout seul. De fait, le soir même, les deux boules n'y étaient plus ». Lorsque les kystes sont plus volumineux, il est possible de les ponctionner à l'aide d'une aiguille comme pour une piqûre intramusculaire, et d'en aspirer le liquide, directement au cabinet du gynécologue (s'il a l'habitude) ou à l'hôpital. Malgré son côté barbare, la ponction est peu douloureuse et soulage immédiatement lorsqu'on souffre.
  
• Juliette : « Je souffrais de douleurs insupportables au niveau des seins. Nuit et jour. Le contact même de la lingerie était douloureux. J'ai eu droit à tous les examens possibles, tous les traitements (antidouleurs, antinévralgiques) , rien ne me calmait. Mais peu à peu, au cours des entretiens avec mon gynécologue, j'ai compris que la douleur avait débuté quand ma fille est partie vivre loin de moi avec ses enfants dans le midi. J'ai eu du mal à admettre cette évidence, mais oui, ma douleur venait probablement de là. De cette séparation insupportable. Elle me touchait là où je me sentais mère au sens le plus basique du terme, au niveau des glandes mammaires. La preuve m'en a été apportée un an et demi plus tard. J'ai fini par rejoindre ma fille dans le sud, et dans le train qui me menait vers elle, les douleurs ont cessé, instantanément ».