Définition
- Médicaments en comprimés, donnés dans le diabète non insulino-dépendant. Ces médicaments sont donnés en plus de la modification des habitudes alimentaires, la réduction modérée du poids quand la personne est en surpoids et l'exercice physique.
- L'insulinothérapie , bien que faisant partie du traitement du diabète non insulinodépendant , devenu " insulinonécessitant " , ne fait pas partie des antidiabétiques.
- De plus ces médicaments sont inefficaces contre le diabète insulino-dépendant .
Les médicaments
Il existe 4 familles de médicaments antidiabétiques
Les biguanides
- Cette classe de médicaments antidiabétiques est représentée par la metformine, molécule qui diminue la résistance des cellules du pancréas à l'insuline.
- Spécialités : Glucophage ®, Stagid ®. Ils existent également sous forme de médicament générique .
- Ce doit être le type de médicament donné en première intention.
- Ils ont pour action principale de diminuer la résistance des cellules des intestins et du foie à l'insuline, en accélérant l'utilisation du glucose par ces organes et en y favorisant le stockage. De ce fait, ils diminuent la glycémie, ce qui est le but recherché. De plus, ils participent à la diminution du poids qui est l'un des objectifs du traitement.
- Leur avantage est de ne pas provoquer d'hypoglycémie . Ils peuvent provoquer de petits troubles gastro-intestinaux, en particulier de la diarrhée qui disparaît au bout de quelques semaines de traitement. Ces médicaments sont toutefois prescrits avec prudence en cas d'insuffisance rénale .
- Les hypoglycémies surviennent en cas de surdosage massif ou de prise d'alcool excessive.
- La surveillance, outre de la glycémie , porte sur les reins, avec dosage de la créatininémie . Une élévation de la créatininémie témoignerait d'une insuffisance rénale et obligerait à diminuer les doses. On mesure en particulier la clairance de la créatinine , par le CKD EPI ou le MDRD. Si la clairance diminue trop, le médecin baissera les doses.
- Ce médicament ne doit pas être pris après 75 ans, car les reins fonctionnent généralement moins bien.
- Il doit être arrêté en cas d'infection sévère ou si la personne doit subir un examen utilisant un produit iodé (urographie intraveineuse par exemple .
Les sulfamides hypoglycémiants
- Ces médicaments ont tous pour effet de stimuler la sécrétion d'insuline par les cellules du pancréas.
- Spécialités : Diamicron®,Daonil®, minidiab®, Glibénèse®, Diabinèse®, Ozidia®, glipizide…
- Ils sont efficaces au début, mais diminuent d'efficacité avec le temps.
- Leur risque majeur est de provoquer une hypoglycémie en fin de journée. De plus ils limitent l'amaigrissement.
- Leurs avantages en revanche sont d'être très efficaces et très bien supportés (sauf en cas de surdosage qui donnera une hypoglycémie).
- Le traitement doit donc être surveillé par la personne elle-même. Le médecin débutera généralement avec des doses assez faibles et augmentera progressivement. L'apparition de petits signes révélateurs d'hypoglycémie vers 15 h ou 17 h devra faire diminuer le traitement.
- La surveillance de la clairance de la créatinine permettra d'adapter les doses, car une insuffisance rénale majore artificiellement les doses, le médicament étant moins bien éliminé dans les urines. Les médicaments les plus sûrs sont alors le glipzide non retard et les glinides qui peuvent être donnés même en cas d'insuffisance rénale.
Les inhibiteurs des alpha-glucosidases
- Les alphaglucosidases sont des enzymes intestinales qui servent à transformer les sucres complexes (amidon, saccharose, etc.) en glucose . Les médicaments inhibiteurs des alphaglucosidases vont donc ralentir cette opération de transformation et donc ralentir l'absorption de ces sucres au niveau des intestins. De ce fait, la quantité de glucose qui pénètre dans le sang devient moins importante puisque ralentie, et donc le pancréas aura moins de travail à effectuer, ce qui va donc abaisser la glycémie.
- Ils sont souvent associés aux autres hypoglycémiants.
- Molécules principales : ascarbose (Glucor®) et miglitol (Diastabol®).
- Ils peuvent donner des gaz des ballonnements et des troubles intestinaux, mais n'ont pas de contre-indication majeure.
- Ils agissent d'une façon différente des autres médicaments antidiabétiques et peuvent donc être utilisés en association avec eux. Ils ne provoquent pas de prise de poids, et ne sont pas contre-indiqués chez les personnes âgées ou en cas d'insuffisance rénale.
Les glitazones
- Elles permettent aux cellules adipeuses et musculaires de moins résister et même d'augmenter leur sensibilité à l'action de l'insuline.
- Deux molécules étaient commercialisées : la rosiglitazone et la pioglitazone.Elles ont été retiré du marcé en 2011 et 2010 , pour des effets indésirables suspectés.
- Elles avaient l'inconvénient de provoquer une légère prise de poids et des petits oédèmes des jambes.
- Ces médicaments étaient proposés en association avec le régime et l'activité physique.
La stratégie d'emploi
Elle est définie par le médecin et le diabétologue, grâce au dosage de l'hémoglobine glyquée , qui reflète le niveau de glycémie sur 3 mois , et la glycémie. Le traitement du diabète de type 2 répond à une stratégie précise.
Deux mots sur l'insulinothérapie
- L'insuline n'est souvent, hélas, utilisée que lorsque le traitement par médicaments antidiabétiques est devenu inefficace.
- Les études (ANAES, CNAM) montrent qu'en France, sur les 350.000 diabétiques de type 2 traités, seuls 11% sont placés sous insuline alors que 75% des diabétiques ont une hémoglobine glyquée supérieure à 7%, limite qui définit la non efficacité du traitement. Il semble donc que dans les années à venir, la mise sous insuline sera sans doute plus précoce qu'elle ne l'est actuellement.