Rage

Définition

C’est une zoonose grave, due à un virus à ARN, du genre Lyssavirus, présent dans la salive des animaux infectés.

Transmission

• La transmission se fait par morsure, ou léchage d’une plaie, par un animal porteur du virus en fin de maladie. Le virus se fixe directement sur les cellules nerveuses du cerveau et en perturbe le fonctionnement. Les lésions ne sont pas visibles immédiatement (paralysies par exemple), mais sournoises car elles désorganisent le fonctionnement de fonctions vitales comme la respiration ou le rythme cardiaque. C’est ce qui explique sa morbidité importante puisqu’une rage non soignée entraîne la mort en trois semaines. Il n’y a pas de guérison spontanée, il faut traiter en urgence avant l’apparition des signes cliniques.
• Les animaux porteurs du virus sont en général des animaux sauvages comme les renards ou les chiens errants mordus par des renards contaminés. D’autres animaux comme les chauve-souris sont également responsables de contamination. Le problème n’est alors pas tant le risque car les contacts sont rares, que celui du type de virus véhiculé, bien différent du virus habituel et contre lequel le vaccin anti-rabique est peu efficace.
• Les voyages à l’étranger sont des circonstances favorisantes : d’une part en raison du risque de se faire mordre par un animal enragé dans les pays de faible niveau sanitaire, et d’autre part à cause de la mode consistant à rapporter clandestinement en France des animaux non vaccinés (chiens, chats, chauve-souris).

Rage en vidéo

Rage Hervé Bourhy, responsable de l'unité de Dynamique des lyssavirus et adaptation à l'hôte de l'Institut Pasteur explique ce qu'est la rage, ses symptômes, son mode de transmission et ses conséquences.

2 vidéos 4:16Rage 2:24Rage : comment l'éviter ?

Les signes

• L’incubation est de durée variable (de quelques jours à quelques mois) au bout desquels la personne infectée présente des signes d’encéphalite avec troubles de la conscience.
• Les signes initiaux sont une difficulté pour avaler, et des douleurs qui apparaissent dans la région de la plaie ainsi que des troubles de l’humeur, des phobies (en particulier de l’eau et des mouvements de l’air...).
• La salive abondante est un signe caractéristique mais inconstant. Parallèlement et de façon très variable peuvent s’installer des  signes psychiques comme une anxiété importante ou une agitation. En l’absence de traitement les troubles respiratoires s’installent avec un coma mortel.
• La salive est infectante dès la contamination : voilà pourquoi il faut absolument surveiller pendant 15 jours un animal mordeur, même s’il ne semble pas encore malade.

Pour faire le diagnostic formel

• Le médecin recherche le virus dans la salive en demandant un prélèvement qui sera mis en culture spéciale durant une dizaine de jours.
• Et on pratique un sérodiagnostic en comparant avec le taux d’anticorps dans le liquide céphalo-rachidien prélevé par ponction lombaire .

Le traitement

Il doit absolument être fait pendant la phase d’incubation.

• En cas de morsure : soins habituels, c’c'est à dire antiseptiques locaux , antibiothérapie éventuelle et rappel de vaccin anti-tétanique si besoin. Le traitement de la morsure est le même que pour une morsure banale.
• On effectue par la suite une sérothérapie antirabique et une vaccination contre la rage . 
• Ce traitement doit impérativement être effectuée avant l’apparition des signes.  Cela explique la nécessité de se faire examiner par un médecin dès que l’on s’est fait mordre par un animal inconnu non vacciné.
• 4 à 5 injections intramusculaires suffisent, réparties sur 1 mois.
• En cas de traitement trop tardif, la réanimation cardio-respiratoire est mise en route, malheureusement sans efficacité.

La prévention

• La vaccination chez les professionnels exposés au risque de morsure.
• La vaccination des animaux de compagnie, ainsi que la vaccination de masse des renards (en larguant au sol des aliments contenant le vaccin).
• Il faut se méfier des animaux au comportement inhabituel : un renard  trop gentil  doit vous inciter à la prudence, car tous les renards normaux prennent la poudre d’escampette dès qu’ils voient un humain.
• Ne touchez jamais un animal sauvage mort ou malade, c’est une règle absolue à laquelle il faut toujours se tenir.
• La surveillance vétérinaire de l’animal est indispensable durant au moins 2 semaines. Si l’animal a été abattu, une autopsie sera pratiquée pour examiner son cerveau. 
• Si l’animal n’a pu être retrouvé, la vaccination sera effectuée par principe, dans un centre antirabique.