Définition
Le polype est une tumeur bénigne qui se développe au dépend des muqueuses de nos cavités naturelles.
- Sa tendance à cancériser en font un objet de diagnostic et de surveillance de tous les instants.
D'une manière générale
Avoir un polype n'a rien d'original : nous en avons tous tôt ou tard ce d'autant que ce ne sont pas les organes qui manquent pour les accueillir. Par ordre de fréquence :
- Les polypes digestifs : colon, rectum, plus rarement l'estomac.
- Les voies ORL : larynx, sinus, fosses nasales, conduit auditif externe, cordes vocales.
- Les voies urinaires : la vessie, l'urètre.
- Les organes génitaux : l'utérus, le col de l'utérus.
XPolype en vidéo
Polype du colon (What is a Colon Polyp? ) Un polype du côlon peut éventuellement se développer pour devenir un cancer du côlon. Un ou plusieurs polypes se trouve dans jusqu'à 50% des individus âgés de plus de 60 ans. Grace au dépistage on se rend compte que de nombreuses personnes se trouvent avoir polype du côlon .. Les symptômes les plus courants, étiologies et le type de polypes du côlon ainsi que recommandations de dépistage sont présentés dans cette vidéo. | 1 vidéos |
Quelques remarques
- Au niveau de la vessie, on ne peut pas parler histologiquement de polypes, mais de papillomes ce qui n'est pas tout à fait pareil (le papillome est une excroissance normale des papilles).
- Il y a polype et polype. Ainsi au niveau du colon il y a ceux qui ne dégénèrent pas (les polypes dits juvéniles) et ceux qui dégénèrent (les polypes adénomateux).
Comment se révèlent-ils?
De 3 façons :
- Découverte hasardeuse au cours d'un examen radiologique ou endoscopique.
- Un saignement : un polype nasal donnera des saignements de nez, un polype utérin provoquera des saignements vaginaux, etc.
- Des symptômes secondaires à une compression (donc spécifique à chaque organe) : obstruction du nez pour un polype nasal, compression de la vessie en cas de volumineux polype utérin, etc.
Le diagnostic
Soit au cours d'un examen clinique :
Soit au cours d'examens le plus souvent endoscopiques :
L'évolution
Un polype en soit ne pose pas de problème médical majeur sauf s'il saigne trop ou si par son volume, il finit par entraîner des symptômes gênants.
En fait, ce qui préoccupe le plus le médecin, c'est sa possible cancérisation. Et de se poser la question suivante : quand et chez qui faut-il faire un examen (le plus souvent une endoscopie) pour déceler un polype le prélever et le traiter ?
- Tout dépend de l'organe, de la nature histologique du polype, et des antécédents familiaux : ainsi par exemple pour le colon, la règle est de faire une coloscopie systématiquement à partir de 40 ans chez une personne présentant des antécédents de polypes familiaux ou de cancer du colon.
- D'une façon générale : endoscopie systématique ou scanner pour certaines localisation chez toutes les personnes qui présentent une notion familiale de cancer de l'organe intéressé.
- Enfin, il faut savoir qu'à partir d'un certain âge (50 ans), devant une affection chronique inexpliquée, il faut penser à un polype et faire les examens qui s'imposent (exemple classique des polypes des sinus).
Tous les polypes ne posent pas ce problème diagnostique. Certains même n'en posent aucun en raison de leur symptomatologie évidente (exemple un polype des cordes vocales sera sanctionné immédiatement par une modification de la voix et donc rapidement découvert en consultation ORL).
Le traitement
- C'est l'ablation encore appelée polypectomie. C'est un geste simple (d'autant plus que la plupart des polypes sont pédiculés, c'est à dire reliés à la muqueuse par un pied très fin) résolu en principe, au cours même de l'examen endoscopique qui a permis sa découverte.
- On fait appel à la chirurgie conventionnelle devant un polype dont le volume a pris une trop grande importance pour être extirpé par voie endoscopique.
Les techniques d'ablation sont nombreuses : bistouri électrique, section à la pince ou au fil.
Les suites
- Le problème du polype, c'est sa récidive, vessie et colon en tête, ce qui amène à pratiquer des polypectomies à répétition.
- À tout inconvénient un avantage : celui dans ces cas-là d'être certain de surveiller au mieux une éventuelle cancérisation.
Principales localisations
- Les polypes utérins sont situés dans la cavité utérine. Ils provoquent des saignements en dehors des règles ou des règles plus abondantes. Ils ne dégénèrent généralement pas.
- Les polypes des intestins. Ils sont fréquents, surtout à partir de l'âge de 50 ans, provoquent des saignements, généralement peu abondants. Lorsqu'ils grossissent exagérément ils peuvent provoquer une subocclusion intestinale . Ils surviennent généralement dans une même famille : syndrome de Peutz-Touraine-Jeghers ou rectocolite ulcérohémorragique . Ils sont parfois étagés, posant de véritables problèmes d'intervention chirurgicale. Le diagnostic se fait par coloscopie . Tout polype du colon est systématiquement retiré sans délai en raison de son risque potentiel de cancérisation.
- Les polypes des cordes vocales : ils provoquent rapidement dès le début de leur évolution une modification de la voix. La laryngoscopie permet de visualiser le polype et de le retirer.
- Les polypes des fosses nasales provoquent des saignements de nez, des écoulements chroniques généralement jaunes ou verdâtres, et souvent par une diminution, voire une perte de l'odorat. Ils peuvent être nombreux, provoquant une véritable obstruction nasale (il s'agit alors d'une polypose nasale ou polypose nasosinusienne lorsque ces polypes atteignent également les sinus .
- Les polypes uretraux : ce sont de petites tumeurs situées dans le méat uretral, qui surviennent surtout chez la femme âgée. Ils provoquent des difficultés en urinant, voire des infections urinaires chroniques, des saignements dans les urines ou des douleurs au niveau de l'entrée du vagin.