Point de départ
L'isotrétinoïne est un dérivé de la
vitamine A utilisé en seconde intention dans le traitement l'acné sévère résistante aux traitements
antibiotiques topiques.
Il est contre-indiqué en cas de grossesse.
La prise de traitement se fait sous surveillance médicale.
L'isotrétinoïne diminue l'activité des
glandes sébacées et a un effet anti-inflammatoire au niveau du derme de la peau.
L'isotrétinoïne est présente dans les
médicaments suivants :
Contracné ©,
Curacné ©,
Procuta ©,
Roaccutane ©
Efficacité
Une cure de traitement de 16 à 24 semaines suffit habituellement à faire disparaître l'acné.
Le traitement débute par des doses faibles qui sont adaptées en fonction de la réponse thérapeutique et des effets indésirables
Chez la majorité des patients, une guérison complète de l'acné est obtenue après une seule cure.
En cas de rechute, une nouvelle cure d'isotrétinoïne peut être envisagée.
Contre-indications
L'isotrétinoïne est contre-indiquée:
chez les femmes enceintes ou qui allaitent,
chez les femmes en âge de procréer sauf si toutes les conditions du "Programme de
Prévention de la Grossesse" sont remplies,
en cas d'insuffisance hépatique d'hyperlipidémie, d'hypervitaminose A, d' hypersensibilité à l'isotrétinoïne,
en association avec les tétracyclines.
Elle n'est pas indiquée chez l'enfant de moins de 12 ans et en cas d'acné prépubertaire.
Information de la patiente
C 'est le « Programme de Prévention de la Grossesse ». Le risque tératogène, c'est à dire de
malformations potentielles, doit être compris de la patiente. Ainsi elle pourra suivre les modalités de prescription.
La nécessité d'un
test de grossesse avant le début du traitement, tous les mois pendant toute sa durée (au cours des 3 premiers jours du cycle) et 5 semaines après sa fin.
La nécessité d'une
contraception efficace qui débute 1 mois avant le traitement, qui se poursuit pendant toute sa durée et se prolonge 1 mois après la fin du traitement.
Même si la femme n'a pas de règle (aménorrhée) ou qu'elle n'a pas de rapport, elle doit accepter ces conditions du traitement.
Un suivi tous les mois qui renouvellera le traitement à se fournir à la pharmacie dans les 7 jours.
Un
bilan sanguin hépatique et lipidique est effectué avant le début du traitement, puis un mois après et ensuite tous les trois mois.
Chez l'homme, le traitement par isotrétinoïne n'a pas montré d'effets négatif ni sur la
fertilité ni sur leur descendance.
Les patients sont avertis qu'ils ne doivent jamais donner ce
médicament à une personne de leur entourage.
Effets secondaires
Sur la peau
Une sècheresse de la peau est fréquente avec parfois desquamation, gonflement des lèvres, démangeaisons et éruptions cutanées. Il faut donc utiliser tous les jours une crème hydratante et un
baume labial.
Une augmentation de l'acné peut être observée en début de traitement mais elle diminue sans traitement complémentaire en une semaine.
Les bains de soleil, l'exposition aux rayons UV doivent être évités et en cas d'exposition au soleil, il faut se protéger par une
crème solaire (coefficient de protection supérieur ou égal à 15).
Tous les autres traitements de l'acné (dermabrasions, lasers, traitements locaux) sont à éviter pendant toute la durée du traitement et dans les 6 mois qui suivent.
Autres effets
Sécheresse oculaire et intolérance aux lentilles sont prévenues par un traitement de
larmes artificielles. Une diminution de la
vision nocturne peut être observée. Ces signes disparaissent à l'arrêt du traitement.
En cas d'activité physique intense, il a été observé des
douleurs musculaires et articulaires
Des céphalées associées ou non à des nausées, vomissements,
troubles visuels peuvent nécessiter l'arrêt du traitement.
Des dépressions, des symptômes psychotiques, rarement des tentatives de
suicide et des suicides ont été rapportés. De ce fait chez les patients présentant des antécédents de dépression, une surveillance particulière est nécessaire à la recherche de signes prémonitoires ou de rechute.
Grossesse pendant le traitement
La survenue d'une grossesse au cours d'un traitement ou dans le mois qui suit son arrêt du fait des risques de
malformations fœtales majeures nécessite une consultation avec un médecin spécialiste en tératologie.
Une étude publiée dans le Journal Thérapie début 2014 révèle les 741 grossesses survenues en France sous traitement entre 1987 et 2011.
Les raisons :
absence de contraception et non réalisation du test de grossesse.
Le devenir des grossesses : 26 fausses couches spontanées, 430 interruptions de grossesse plus 11 pour raisons médicales, une mort in utero, 85 naissances sans malformations, 11 naissances avec malformations.