Aspects particuliers
L'infection à VIH des enfants concerne en 2013 une proportion croissante d'adolescents du fait de l'efficacité des traitements antirétroviraux (ARV). Ce qui pose à cet âge des difficultés de prise en charge thérapeutiques et psychologiques.
A cela s'ajoute un dénuement social, psychologique et administratif des familles, le plus souvent d'origine africaine, ce qui nécessite un prise en charge multidisciplinaire.
L'annonce du diagnostic se fait de manière progressive en fonction de l'âge et du contexte individuel. Il doit être achevé avant la puberté.
Le traitement et le suivi doivent être effectués dans un centre spécialisé.
Les chiffres
Environ 1 500 enfants infectés par le VIH vivent en France.
10 à 15 nouveau-nés infectés y naissent chaque année, chiffre en diminution du fait de la généralisation des traitements ARV prévenant la transmission du virus de la mère à l'enfant au cours de la
grossesse.
Les nouveaux diagnostics d'infection sont pour la plupart effectués chez des enfants migrants provenant de zones de forte
endémie qui ont parfois été déjà traités dans leur pays d'origine. Ils sont plus souvent porteurs de virus multirésistants.
11% des découvertes de
séropositivité au VIH sont faites chez les jeunes de 18 à 24 ans. Pour les garçons, le plus souvent il s'agit d'une
contamination homosexuelle. Pour les filles, deux tiers sont originaires d'Afrique subsaharienne.
En France presque tous les enfants infectés bénéficient d'un traitement antirétroviral efficace.
XSIDA et enfant en vidéo
Structure du virus du Sida (VIH) Animation présentant la structure du virus VIH (Enveloppe virion VIH, corps viral ou nucléo cap, couches lipidiques, gp120, gp41, capicide, ARN-VIH,).
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Traitement
Objectifs thérapeutiques
Ils sont identiques à ceux de l'adulte:
- charge virale plasmatique durablement indétectable,
- restauration du système immunitaire,
- prévention de la progression de la maladie et de la survenue de résistance du virus.
Ce sont les connaissances du traitement des adultes qui permettent par extrapolation de traiter les enfants et les adolescents mais les données concernant la pharmacocinétique et la tolérance des
médicaments sont moins bien connues chez les enfants.
Mise en place du traitement
Tous les enfants infectés par le VIH doivent prendre un traitement par ARV.
Le traitement doit être proposé systématiquement et précocement chez l'enfant de moins de 24 mois afin d'éviter le développement d'une forme précoce et sévère de l'infection qui s'accompagne d'une
encéphalopathie.
Chez les enfants de plus de 24 mois qui sont majoritairement nés hors de France, l'initiation du traitement se fait avec un délai qui dépend de l'âge, de son statut clinique, immunologique et virologique.
Il commence comme chez l'adulte par une trithérapie.
Infections bactériennes et opportunistes et virus de l'hépatite
Les multi thérapies ont beaucoup diminué les risques d'infections bactériennes et opportunistes, pneumocystose en particulier et donc de leur prévention sauf cas particulier.
Les co-infections par le virus de l'hépatite B et C sont systématiquement recherchées. Celui de l'hépatite C de transmission maternofœtale du VHC ne peut se faire qu'après l'âge de 18 mois. Très peu d'enfants sont désormais concernés par leur traitement.
Suivi du traitement
Le suivi du traitement se fait le premier mois au cours de plusieurs consultations pour s'assurer de sa bonne acceptation et il recherche d'éventuelles difficultés. Le rythme des consultations peut ensuite être espacé à tous les 2 à 3 mois puis tous les 3 à 4 mois chez les enfants dont la réplication virale est bien contrôlée.
Chaque consultation évalue l'observance, la tolérance et l'efficacité du traitement.
Un examen clinique complet évalue aussi la croissance et la prise de
poids.
Le calendrier vaccinal doit être adapté.
Les questions de sexualité, de prévention et de procréation doivent être abordés et en particulier la conduite à tenir en cas d'oubli ou de rupture de
préservatif.
Les jeunes filles doivent avoir une
consultation de gynécologie.
Evolution
En l'absence de traitement
15 % des enfants développent une forme évolutive précoce et sévère. Les autres évoluent comme l'adulte avec un risque cumulé de
Sida de l'ordre de 4 à 5 % par an. 2 % environ ont un profil de non progresseurs à 10 ans. Le risque de
cancer est multiplié par 10 par rapport à un enfant non infecté.
Avec le traitement
La baisse de la mortalité et de la morbidité de l'infection est majeure. De ce fait les objectifs sont centrés sur l'efficacité à long terme des traitements et sur leur impact sur ce corps en croissance.
Le développement de la puberté d'un enfant bien traité est normal.
Les enfants mènent une vie normale. Mais il est souvent difficile pour eux de vivre psychologiquement leur maladie connaissant la stigmatisation qui est attachée au Sida.
Référence
Prise en charge médicale des Personnes vivant avec le VIH recommandations du groupe d'experts. Rapport 2013
sous la direction du Pr Philippe Morlat et sous l'égide du cns et de l'anrshttp://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/Rapport_Morlat_2013_Mise_en_ligne.pdf