Urétrite

Définition

L'urétrite est l'inflammation de l'urètre.

• Elle est d'origine infectieuse. La plupart du temps, elle s'attrape au cours des rapports sexuels. Mais dans un certain nombre de cas assez rares, les microbes qui la provoquent ne s'attrapent pas au cours de rapports sexuels.
• Elle se rencontre surtout chez l'homme jeune.

Elle porte d'autres noms tels que : blénorragie ou chaude pisse. Ce terme en particulier est évocateur en raison de la douleur qu'il peut infliger au cours de la miction . On parle aussi souvent de "pisser des lames de rasoir".

Fréquence

• Elle est très fréquente puisqu'elle est responsable de 200 millions de cas dans le monde, chaque année. En France, on estime le nombre de personnes touchées à 500 000 par an.
• Les personnes les plus touchées sont celles provenant de milieux défavorisés.

Ce qui se passe

Il existe 2 types d'urétrites en fonction du germe responsable :

• Les urétrites à germes sexuellement transmissibles (95%).
• Et les urétrites à germes banaux (5%).

Les urétrites secondaires à une MST

• Le germe le plus classique (45%) est le gonocoque, responsable de la blennorragie, mieux connue sous le nom de chaude de pisse . C'est la plus ancienne des maladies vénériennes. Elle se transmet lors de rapports sexuels génitaux ou buccaux, à l'enfant (ophtalmie gonococcique) au cours d'un accouchement (si la mère n'est pas traitée). On la rencontre dans la majorité des cas chez l'homme entre 20 et 30 ans. Le diagnostic s'effectue dans 90% des cas sur l'analyse de l'écoulement qui apparaît 4 à 5 jours après le rapport infectant.
• Les autres MST (65%) prennent de plus en plus le pas sur le gonocoque de nos jours en raison de la multiplicité des germes et l'efficacité de la pénicilline. Elles touchent surtout l'homme jeune (80% des cas). Leur symptomatologie est beaucoup plus sournoise que celle de la chaude pisse (simple écoulement, démangeaison du gland, ganglion dans l'aine). 80% des germes incriminés sont le chlamydia et l'uréaplasma. Plus rarement le virus herpétique et le candida albicans.

Les urétrites à germes banaux

• Non sexuellement transmissibles.
• Elles sont rares.
• Essentiellement dues à l'Echérichia Coli, germe rencontré dans 75% des infections urinaires.

Signes les plus fréquents

Chez l'homme

• Une brûlure violente de l'urètre après chaque miction avec un écoulement purulent.
• Un écoulement clair et indolore que vous retrouvez dans votre slip.
• Il est exceptionnel que cette maladie soit découverte par hasard à l'occasion d'un examen, car elle donne pratiquement toujours des signes.
• Ces signes apparaissent généralement 5 jours environ après le rapport sexuel contaminant.

Chez la femme

• Les signes sont beaucoup plus discrets : inflammation au niveau de la vulve ou du vagin, pertes jaunâtres ou louches.
• Il n'y a généralement pas de brûlure en urinant.

Au cabinet

• Le médecin fait faire un prélèvement urétral chez l'homme, (ou un prélèvement vaginal chez la femme, et si nécessaire un examen cytobactériologique des urines .
• Par ailleurs, il recherchera d'autres infections sexuellement transmissibles , en particulier l'hépatite B

Traitement

Principes

• Le traitement est obligatoirement prescrit par un médecin.
• Il faut immédiatement ne plus avoir de rapport autrement qu'avec des préservatifs .

Stratégie

• Si le médecin est certain qu'il s'agit d'un gonocoque, il prescrira d'emblée une antibiothérapie à la pénicilline (ou l'équivalent en cas d'allergie). Il prendra connaissance de l'antibiogramme 2 jours après pour vérifier si le traitement est bien adapté. En fonction du contexte il fera faire un contrôle urinaire en fin de traitement.
• En cas de doute sur le germe, il donnera un antibiotique à relativement large spectre, et attendra les résultats du prélèvement appuyés par l'antibiogramme pour modifier le traitement avec une antibiothérapie spécifique d'un germe MST. Les MST à chlamydia doivent être traitées avec beaucoup de rigueur en raison de leur résistance aux antibiothérapies classiques et leur évolution vers la chronicité et le risque de stérilité. Le traitement dure au minimum 15 jours. Il est conseillé de faire un contrôle urinaire dans les 10 jours, à défaut en fin de traitement.

Le choix de l'antibiotique

• Si l'urétrite n'a pas encore donné de complications, on fait un "traitement minute", généralement par la Spectinomycine ou la Ceftriaxone en injection intramusculaire . On peut également utiliser des quinolones (ciprofloxacine ,norfloxacine, rosoxacine, ou ofloxacine).
• Si le médecin soupçonne une infection par un autre germe, il propose des antibiotiques de la classe des macrolides ou des tétracyclines.

Suites

Pas de problèmes si le patient est correctement, et suffisamment tôt, pris en charge.

Dans le cas contraire :

• Risque de rétrécissement du canal urétéral en raison de la chronicité de l'inflammation.
• Chez l'homme, multiplication des risques de prostatite , épididymite et orchite .
• Chez la femme, l'infection peut provoquer une endométrite ou une salpingite , ce qui entraîne un risque de stérilité et de grossesse extra-utérine .

En pratique

• Sur un premier épisode (découvert lors d'un examen systématique ou sur un écoulement) : examen cytobactériologique des urines et prélèvement qui permettent d'établir un traitement spécifique et efficace.
• En cas de récidives, et ce malgré un traitement bien conduit, le médecin fera faire une échographie de la prostate, des testicules et de la vessie à la recherche d'une complication (polype, tumeur vésicale ou testiculaire).
• En cas de complications (difficultés pour uriner), échographie de contrôle pour éliminer une grosse prostate et cystoscopie pour vérifier l'absence d'anomalie de l'urètre (rétrécissement, diverticule).