Fracture du bassin

Fracture du bassin: point de départ

Les fractures du bassin sont les fractures qui concernent le sacrum et les deux os iliaques.

Elles surviennent toujours au cours d'un choc très violent responsable généralement d'un polytraumatisme avec état de choc.

Ce qui se passe

Comment est fait le bassin ?

• Il est constitué par les deux os iliaques réunis entre eux à l'arrière par le sacrum prolongé lui même en bas par le coccyx et en haut par la colonne vertébrale.
• Os iliaque, sacrum, la dernière vertèbre et le coccyx sont unis de façon rigide par des articulations qui se déforment très peu.
• Chacun des deux os iliaques s'incurve de l'arrière vers l'avant où ils s'unissent en formant la symphyse pubienne : c'est l'os que l'on sent au niveau des poils du pubis.
• Le bassin se présente donc comme une sorte de tunnel osseux abritant les viscères abdominales.
• Sur la partie extérieure de chaque os iliaque se trouvent deux excavations en forme de cupule où viennent s'articuler la tête des deux fémurs.

Comment et où fracture t-on un bassin ?

• Les fractures du bassin résultent toujours d'un traumatisme très violent. Les plus classiques sont rencontrés au cours d'un accident de voiture ou d'une chute d'un point élevé.
• Sur le plan sportif, tous les sports mécaniques sont les plus grands pourvoyeurs ainsi que les sports aériens (parachutisme, deltaplane etc.).
• Les fractures sont presque toujours multiples et touchent surtout les os iliaques. De par leurs complexité se posent deux problèmes : soit elles entraînent une instabilité du bassin (par exemple une double fracture qui entraînent une dissociation au niveau de la symphyse pubienne), soit le bassin reste stable (par exemple fracture simple ou multiples des ailes des os iliaques).
• En fait il existe de très nombreuses formes de fracture du bassin. Pour donner une image, quand un vase tombe par terre, on est dans l'incapacité totale de prévoir le nombre de morceaux et leur forme. Pour la bassin c'est pareil.
• Toutefois il existe un certain nombre de fractures "standard" que les médecins classifient.

Le diagnostic ?

• Dans 90% des cas, il est fait aux urgences en raison de la violence du traumatisme.
• Dans de rares cas, il est fait plus tardivement devant une douleur dans les reins et une boiterie à la suite d'un traumatisme.
• Une particularité : la fracture du coccyx. Elle survient sur un choc en position assise. Le choc n'a pas besoin d'être violent. En revanche, la douleur caractéristique par sa localisation et son intensité signe immédiatement le diagnostic qui sera toutefois confirmé par la radiographie.

Le traitement d'une manière générale

• En cas de disjonction au niveau de la symphyse pubienne avec instabilité du bassin, le repos en position allongée avec au besoin une traction par les membres inférieurs est indispensable pour éviter les conséquences liées à la charge et permettre une consolidation dans de bonnes conditions. L'appui avec charge ne sera autorisé qu'au bout d'un mois minimum.
• Pour les fractures n'entraînant pas d'instabilité, tout dépend de leur localisation exacte et de leur nombre. Le traitement majoritairement soit orthopédique (traction ou corset ou plâtre) plus rarement chirurgical (vis et plaque) dans les grands polytraumatismes.
• Pour la fracture du coccyx, on ne fait rien. Il faut éviter la position assise de longue durée dans les 15 premiers jours. Tout comme pour les fractures de côtes, la douleur résiduelle est longue à disparaître (2 mois) malgré les antalgiques .

Le traitement en particulier

La technique de la traction

Le but est de soulager la pression que subit le bassin, de façon à ce que les structures osseuses se remettent naturellement en place.

Pour cela, on pose sous anesthésie un étrier qui traverse la jambe transversalement juste en dessous du genou. Cet étrier est relié à des cables qui passent dans des poulies situées au dessus du lit. Les cables sont reliés à des poids qui vont tirer sur le genou dans l'axe de la jambe. Cette position est inconfortable et assez douloureuse dans les premiers jours. La personne reçoit alors de nombreux antalgiques pour calmer la douleur. Puis l'organisme finit par s'habituer. La traction est maintenue entre 3 semaines et 1 mois et demi selon le type de fracture.

La remise en station debout

Elle se fait progressivement le premier jour, la personne pouvant présenter des vertiges passagers. La rééducation réinitie le sens de l'équilibre. Le béquillage sans poser le pied par terre sera effectué pendant 3 semaines à 1 mois et demi selon les fractures, au cours desquels une rééducation sera entreprise.

La rééducation

La rééducation est essentielle : il faut remuscler les muscles qui ont fondu au cours de l'alitement, et dérouiller l'articulation qui est ankylosée. Ce travail peut être douloureux. Il est effectué par un kinésithérapeute, mais la personne doit de son côté effectuer des mouvements répétés toute seule, selon les indications du kinésithérapeute. De cette rééducation dépend pour une bonne part le pronostic.

Evolution

Généralement on compte entre 3 mois et 6 mois pour une reprise totale de l'activité. Tout dépend des fractures. Plus la fracture est instable ou plus elle touche l'articulation de la hanche elle-même, plus ce temps sera long.

Une petite boiterie peut persister, le temps que la musculation se refasse entièrement.

Des séquelles peuvent exister en cas de mauvaise consolidation : boiterie définitive.

A distance, et si l'articulation est touchée, une coxarthrose peut se développer plusieurs années après. Si la coxarthrose est sévère, une prothèse de hanche peut être nécessaire.

L'intervention chirurgicale

Elle n'est réservée qu'aux fractures du bassin très importantes et très instables. Elle nécessite la pose de vis, de plaques et de matériel qui resteront en place, et qui sont destinés à consolider le bassin le temps que le cal se forme. Dans ces cas la rééducation est longue et les séquelles parfois importantes.