Point de départ
- L'obésité est une maladie complexe. Elle a une origine génétique certaine, mais l'environnement, la culture et les habitudes familiales jouent un rôle déterminant. Elle est due à un excès de graisses qui résulte d'un déséquilibre entre la quantité de calories ingérées et leur utilisation.
- Si la dépense d'énergie pour fonctionner et maintenir la température corporelle est égale à l'énergie contenue dans les aliments consommés, le bilan est nul et aucune graisse ne sera stockée. C'est mathématique, les apports égalent les dépenses .
- En revanche, si on mange plus qu'on ne dépense, le surplus d'énergie sera conservée sous forme de graisses corporelles. Un tel comportement répété quotidiennement se traduira par une obésité, souvent associée à une augmentation des facteurs de risques cardiovasculaires .
- La génétique n'aide pas. En effet, certaines personnes, malgré une alimentation normale, ont des dépenses énergétiques insuffisantes : ils ont besoin de moins de calories pour fonctionner et donc ils les stockent au lieu de les brûler.
- La façon et les horaires des repas sont également importants : plus on mange tard, plus on stocke. Il existe donc également une chrono-obésité .
Les chiffres
Le taux d'obèses double tous les 5 ans dans de nombreux pays et en 2015 plus du tiers de la population souffre de surpoids dont 12% ayant dépassé le stade d'obésité.
Aux Etats-Unis, le CDC (Center for Desease Control and Prevention) fait état d'une augmentation du nombre des obèses de 3,3% pour les hommes et 3,6% pour les femmes. Désormais ce sont 33% des hommes, 36% des femmes, 12% des adolescents et 14% des enfants qui présentent un excès de poids.
En France, on en est à presque 10% d'obèses.
Phénomène préoccupant, l'obésité infantile, qui elle aussi s'installe. Les enfants sont plus grands, mais aussi beaucoup plus gros que par le passé. Le nombre des petits gros a augmenté de 17% alors que celui des super-gros a augmenté de 28%. La France d'ailleurs, n'est pas la plus mal lotie. Au Japon, l'obésité enfantine a augmenté de 53%, en Grande Bretagne de 65% pour certaines tranches d'âge, aux États-Unis de 60 %... Le seul pays à avoir stabilisé ses chiffres est la Finlande où un programme de prévention ciblé sur l'enfant a opéré des miracles.
XObésité en vidéo
Obésité abdominale L'obésité abdominale se mesure par le tour de taille. C'est un marqueur de risque de diabète de type 2 et de maladies cardiovasculaires. | 2 vidéos |
Indice de masse corporel
L'Indice de masse corporel (IMC) se définit comme le poids en kilos divisé par la taille en centimètre au carré.
Surcharge pondérale pour un IMC entre 25 et 30 kg/m2.
Obésité modérée pour un IMC entre 30 et 35 kg/m2.
Obésité sévère pour un IMC entre 35 et 40 kg/m2.
Obésité morbide pour un IMC supérieur à 40 kg/m2.
Quand parler vraiment d'obésité ?
L'obésité s'installe fréquemment avant l'âge de six ans. Un enfant est considéré comme obèse si sa masse grasse dépasse de 20% le poids idéal pour un garçon et 25% pour une fille.
Autant il est simple de calculer ce poids pour un adulte qui ne grandit pas, autant il est plus délicat de le faire pour un enfant en pleine croissance. L'indice de masse corporelle (IMC) permet de déterminer le poids idéal et de le reporter en fonction de l'âge et donc de la croissance.
Le médecin peut précisément évaluer les rondeurs excessives grâce à la mesure du pli cutané au niveau du ventre ou du biceps ou par impédancemétrie (une réponse électrique qui varie en fonction de l'épaisseur du dépôt de graisse).
Chez l'adulte, la définition pratique de l'obésité s'appuie sur ce que l'on appelle l'indice de masse corporelle ou indice de Quételet qui correspond au poids (en kg) divisé par la taille (en m2). Le comité d'expert de l'Organisation Mondiale de la Santé propose d'adopter les seuils 25, 30 et 40 pour l'indice de Quételet, qui correspondent aux degrés 1, 2, 3 de surpoids. Les médecins estiment que le risque pour la santé devient important au delà de 30. On parle d'obésité morbide pour un indice supérieur à 40.
La répartition des graisses compte également : les kilos de trop, ceux qui sont dangereux pour la santé, sont essentiellement localisés au niveau de la ceinture. Il y a un lien direct entre l'excès de graisse viscérale abdominale et le diabète , l'hypertension artérielle et l'élévation du taux de triglycérides dans le sang. La notion de tour de taille est donc déterminante pour évaluer le risque cardiovasculaire lié au poids. Un tour de taille supérieur à 1 mètre chez l'homme et supérieur à 95 cm pour les femmes est préjudiciable à la santé.
Ce surpoids rentre dans l'évaluation des facteurs de risques .
La rapidité d'installation est également déterminante : une prise de poids de plus de cinq kilos les deux dernières années reflète vraisemblablement un trouble métabolique qui peut encore s'accentuer les années à venir. En revanche, un excès de poids (ou une obésité) stabilisé indique une situation en équilibre nettement moins préoccupante.
Hérédité
Si les deux parents sont normaux ou maigres, le risque de devenir gros à son tour à l'âge adulte est inférieur à 10%. Si l'un des deux parents est gros, ce risque atteint environ 40% et grimpe à 80%, si les deux le sont.
Les spécialistes pensent que chez l'homme plusieurs gènes de susceptibilité sont impliqués mais que les facteurs biologiques, psychologiques, culturels et environnementaux sont là pour renforcer, diluer, voire supprimer la donne génétique. Au concept de gènes malades , les spécialistes préfèrent celui d'inadaptation de l'homme aux nouvelles conditions de son environnement . En clair: on mange trop !
La chrono-obésité
Les obèses ont d'une manière générale tendance à manger davantage le soir qu'en première partie de journée. Or les nutriments sont stockés sous forme de graisses dans les adipocytes en fonction de l'activité physique et de l'état physiologique. C'est l'insuline , qui permet la mise en réserve dans les cellules du tissu adipeux. Le soir, l'activité est moindre et les hormones de contre-régulation (cortisol , adrénaline , etc.) sont basses. Or ce sont elles qui favorisent la dégradation des nutriments et vident les adipocytes pour répondre aux besoins en énergie de l'organisme (activité physique, régime).
Si on mange en début de journée (30% au petit déjeuner, 50% au déjeuner et 20% au cours du goûter) plutôt qu'en fin de journée, on peut perdre 15% de son poids ! On sait par exemple qu'un repas unique de 2000 calories entraîne une perte de poids s'il est pris dans la matinée et une prise de poids s'il est pris le soir.
On sait également depuis longtemps qu'à calories égales, mieux valait fractionner les repas pour éviter des écarts sur la balance. Deux explications à cela : dès qu'on mange, une partie des aliments est brûlée et l'autre stockée sous l'action de l'insuline. Or moins on mange de glucides au cours d'un repas, moins on sécrète d'insuline, et donc moins on stocke de graisses. En outre, la dépense d'énergie (appelée thermogenèse) pour assimiler plusieurs mini-repas est supérieure à celle dépensée pour un ou deux repas dans la journée. Ce léger gain d'énergie, équivalent à 50 ou 100 calories par jour, peut finir au bout de quelques mois ou quelques années par se traduire par un moindre poids sur la balance. Le fractionnement est donc une bonne chose, mais pas... le grignotage, qui lui aboutit au phénomène inverse.
Obésité et cancer
Il existe un lien entre un IMC élevé et le risque de cancer du colon, du rectum, des reins, de la vésicule biliaire, des seins, des
ovaires et de l'endomètre.