Evolution des plaies opératoires

Définition

Les suites d'une intervention chirurgicales correspondent à tous les évènements qui peuvent survenir à plus ou moins long terme après une intervention.

Ce qu'il faut savoir

Pour les grosses interventions

• On appelle "intervention" tout ce qui se passe au cours de l'intervention, c'est à dire à partir du moment où la personne se trouve sur la table d'opération et que le premier coup de bistouri a été donné. On dit aussi qu'on est en phase per opératoire. Au cours de cette phase, la personne est généralement endormie par anesthésie générale ou par anesthésie locorégionale , voire par anesthésie locale .
• Tant que la "plaie opératoire", c'est à dire l'incision qui a donné le départ de l'intervention, n'est pas refermée, on est en phase per opératoire.
• Dès que l'intervention est achevée, la personne est sortie du bloc opératoire et passe en salle de réveil, ou si nécessaire en salle de soins intensifs. On est donc dès ce moment dans la phase post-opératoire, c'est à dire les suites de l'intervention chirurgicale.
• On considère que les suites opératoires sont terminées à partir du moment où il y a stabilisation ou guérison et en tout cas cicatrisation de la plaie opératoire.
• Parfois des ré-interventions sont nécessaires. C'est le cas pour les traumatismes importants en particulier.
• Lorsqu'il n'est pas possible d'obtenir de meilleurs résultats, mais que le résultat n'est pas satisfaisant, on parle de "séquelles".

Pour les petites interventions

• Le schéma est le même que pour les grosses interventions : ouverture de la peau (sauf si l'intervention a pour objet la fermeture d'une plaie), puis intervention et suture de la plaie opératoire.
• On entre alors dans la phase post-opératoire.
• On sort de la phase des suites opératoires dès que la plaie opératoire est cicatrisée.
• Au delà, si le résultat n'est pas satisfaisant, on parle de "séquelles".

L'évolution d'une plaie opératoire

Evolution normale

• Généralement, une plaie opératoire propre ne saigne plus, quelques minutes après l'intervention.
• Parfois on est obligé de poser un drain, c'est à dire un tuyau , qui va permettre à des liquides internes de s'écouler. La cicatrisation définitive ne peut survenir que lorsque l'on aura retiré le drain.
• Une croûte qui peut aller du rouge vif à l'orangé va couvrir la plaie. Le chirurgien dit que la plaie est "propre" ou "saine". Cette croûte reste environ 1 semaine. Puis elle tombe.
• Il ne reste plus que les deux bords de la plaie qui sont peu à peu recouverts de peau saine. Cette cicatrisation peut aller de 15 jours à 1 mois et demi après l'intervention. Cela dépend des personnes, des interventions et de l'état de la peau au départ de l'intervention.
• Il reste alors simplement une cicatrice . Celle-ci est généralement plane et de même couleur que la peau.
• La présence d'une cicatrice est considérée comme normale.
• Toutefois, certaines cicatrices peuvent rester inesthétiques. Dans ce cas il peut être nécessaire de recourir à la [chirurgie reconstructrice].

Evolution anormale

Selon le stade évolutif de la plaie, sont considérées comme anormales les évolutions suivantes :

• Une plaie qui plusieurs heures après l'intervention continue de saigner.
• Une plaie qui se remet à saigner un ou plusieurs jours après l'intervention
• Une plaie qui suinte une semaine après l'intervention
• Un écoulement de pus
• Une plaie qui devient rouge, gonflée, chaude et douloureuse : cela signifie qu'elle devient inflammatoire ou infectée
• Une plaie qui cicatrise, mais qui reste rouge plusieurs mois après l'intervention
• Une plaie qui se met à bourgeonner ou qui ne s'aplanit pas.

Dans tous ces cas, le chirurgien devra apporter les réponses appropriées :

• En cas d'infection, mise sous antibiotique
• En cas de suintement, ou d'inflammation, soins locaux avec désinfection
• En cas de bourgeonnement, application de corticoïdes locaux , voire chirurgie reconstructrice.
• En cas de saignement ou d'écoulement anormal, reprise éventuelle de l'intervention.

Les suites d'une intervention

Les suites immédiates

Il s'agit essentiellement de tout ce qui concerne :

• Les suites de l'anesthésie : réveil, douleurs, complications éventuelles de l'anesthésie.
• Tout ce qui concerne les suites de l'intervention : douleurs, saignement au niveau de la plaie, écoulements indésirables, saignements internes, lâchage de suture, déplacement d'un matériel posé, fièvre même modérée, frissons, tremblements, etc.

La cicatrisation de la plaie opératoire

Elle dépend de beaucoup d'éléments :

• De l'existence d'une plaie (au cours d'un accident ou d'un traumatisme par exemple)
• De la propreté de la plaie (débris, infection, etc.)
• De l'état de la peau
• De l'importance de l'incision qui a été nécessaire de pratiquer
• De la capacité de cicatrisation de la personne

Les suites à moyen terme

Il s'agit de tous les évènements qui peuvent se passer au cours d'une cicatrisation qui ne se fait pas dans les délais normaux. On appelle cela des complications. Par exemple :

• Infection de la plaie opératoire
• Infection interne qui "couve" sous la plaie opératoire
• Montée de fièvre
• Tremblements et frissons
• Saignement par lâchage de suture
• Inflammation locale de la plaie
• Suintement anormal
• Ecoulement d'un liquide interne

Tous ces signes imposent de consulter un médecin.

Ces suites doivent guérir dans un délai estimé comme raisonnable : 2 semaines au maximum.

Les suites à long terme

On ne peut plus parler de suites dans ce cas, mais d'échec de l'intervention ou de séquelles de l'intervention.

A la suite de cela, il faut :

• soit ré-intervenir pour corriger le problème
• soit considérer qu'il n'y a pas d'amélioration possible. Dans ce cas il s'agit de séquelles qui peuvent constituer un handicap.

Les précautions

• Tant que la plaie suinte, saigne ou s'écoule, il ne faut pas prendre de bains ni se baigner en piscine ou en mer. Si une douche est indispensable, la zone opérée doit être impérativement protégée de façon étanche.
• Dès que la plaie comporte une croûte et ne suinte plus, les douches sont autorisés. Les bains en revanche sont à éviter. Le séchage doit être soigneux et la plaie laissée à l'air libre sauf avis contraire du médecin.
• Dès que la croûte est tombée, on peut se baigner sans problème.