Psychose hallucinatoire chronique

Définition

Les psychoses hallucinatoires chroniques sont des troubles mentaux caractérisés par la perte du sens du réel et la transformation de l'expérience vécue en délire qui se manifeste sous forme d'hallucinations.

La maladie

• D'autres noms existent pour ce type de psychose : délire chronique à évolution systématique, délire de persécution, délire systématique progressif, démence paranoïde, maladie de Lasègue.
• Les hallucinations sont accompagnées d'idées de " grandeur " associées à un comportement " parano " au cours duquel la personne se sent persécutée par des ennemis imaginaires.
• Le début de la maladie est très frustre, simplement une personnalité que l'entourage juge " parano " à l'excès, avec des interprétations délirantes (la boulangère m'a jeté un sort, la preuve j'ai perdu mes clefs…). Ensuite apparaissent des idées de persécution avec des hallucinations (la boulangère est entrée chez moi et elle m'a crié des injures). Puis un sentiment de grandeur apparaît (la boulangère me surveille parce qu'elle sait que j'ai des pouvoirs importants). Enfin au stade ultime une démence s'installe avec perte de plus en plus profonde avec le réel.

Manifestations

• Cette maladie psychiatrique se manifeste tardivement, en général vers la soixantaine. Son évolution est progressive, ce qui fait qu'elle est souvent méconnue. La personne décrit des scènes imaginaires qu'elle voit pourtant se dérouler devant elle et qu'elle peut décrire précisément.
• Ces manifestations sont chroniques, c'est à dire qu'elles surviennent par épisodes entrecoupés de phases où rien ne se passe. Les fonctions intellectuelles sont conservées et la personne conserve le contact avec une certaine part de la réalité.
• C'est souvent l'entourage qui finit par s'alerter devant des épisodes de plus en plus fréquents, avec des délires visuels (personnes qui entrent ou qui sortent, animaux, etc.) ou auditifs (voix, musiques, bruits…).
• Les phases délirantes peuvent perturber gravement le comportement social, mais aussi évoluer à bas bruit pendant des années.
• Souvent, parmi les circonstances déclenchantes on retrouve la prise de médicaments anxiolytiques , les benzodiazépines, donnés pour insomnie ou troubles étiquetés anxiété ou angoisse et qui sont à l'origine du dévoilement de la psychose qui restait à l'état larvé.

Le rôle du médecin

• Lorsque le retentissement sur la vie sociale est peu important et que la personne peut être entourée facilement, un simple traitement anti-hallucinatoire permet de diminuer les manifestations.
• Lorsque le phénomène survient en urgence, le rôle du médecin n'est pas facile, car il y a souvent une décision difficile à prendre qui consiste à effectuer un placement volontaire , ou encore un placement à la demande d'un tiers (cas le plus fréquent) ou plus rarement un placement d'office quand le comportement de la personne est dangereux pour elle-même ou pour les autres. Il s'ensuit souvent une culpabilité de l'entourage qui a l'impression de " faire interner " un de ses proches, et en même temps l'instauration d'une méfiance de la personne elle-même, qui, gardant un certain contact avec la réalité est en mesure de se souvenir de cet internement qu'elle peut juger arbitraire.
• Cette psychose nécessite des traitements anti-hallucinatoires généralement bien supportés, mais qui nécessitent une surveillance pour être certain qu'ils sont bien suivis par la personne. L'évolution se fait sur le long terme, avec des degrés divers, la démence à un âge avancé semblant le terme inéluctable nécessitant le placement dans un établissement psychiatrique.

Sites et adresses

L'UNAFAM (Union Nationale des Amis et Familles de Malades psychiques) a pour but d'accompagner et d'informer les familles sur les problèmes qu'elles rencontrent lorsque l'un de leur membre est atteint d'une maladie psychique.

• Siège : 101 Avenue de Clichy 75017 Paris. Métro La fourche.
• Teléphone 01 45 20 63 13
• Fax : 01 45 20 17 79
• Mail : 75@unafam.org
• Site www.unafam.org