point de départ
Il s'agit de convulsions (comme une crise d'épilepsie), qui surviennent chez le jeune enfant à l'occasion d'une poussée brutale de fièvre.
Signes typiques
- L'enfant va soudain perdre connaissance après avoir poussé un cri. Ses yeux se révulsent en arrière. Il tombe par terre et se met à trembler de tous ses membres. C'est extrêmement impressionnant. La crise peut durer plusieurs minutes au cours de laquelle l'enfant se mord la langue, ce qui explique qu'il puisse saigner de la bouche. Puis les convulsions se calment, l'enfant devient tout mou, il peut perdre ses urines, et met un bon quart d'heure à retrouver connaissance, période au cours de laquelle il va rester un peu confus et avoir du mal à répondre aux questions. Il ne garde aucune conscience de ce qui s'est passé et n'en gardera aucune séquelle.
- C'est à ce moment que les parents le trouvent un peu chaud et en lui prenant la température lui trouvent une fièvre généralement élevée au delà de 39.
Mécanisme
- Ce qui engendre la crise, c'est moins la hauteur de la fièvre que sa brutalité. Cela explique souvent que les parents n'ont même pas le temps de constater la poussée de fièvre, que l'enfant a déjà fait sa crise convulsive.
Conduite à tenir
- Si la crise est en route, il ne faut rien faire (ni mettre les doigts dans sa bouche, ni tenter de le maintenir, bien au contraire). Tout au plus pouvez-vous éloigner de lui les objets ou meubles contre lesquels il pourrait se cogner.
- En revanche, un enfant qui a déjà fait des crises convulsives pourra éventuellement recevoir du valium en gouttes que le médecin aura prescrit, pour éviter le déclenchement de la crise.
- Une simple précaution souvent utile : s'il semble patraque, couver quelque chose, vérifier systématiquement la température, et vous êtes autorisés à agir avec du paracétamol dès l'approche de 38° (pour un enfant qui ne convulse pas, il est préconisé d'accepter jusqu'à 38°5 car la tolérance est bonne)
L’attitude du médecin
- En cas de premier épisode de convulsions dans un contexte de fièvre, le médecin aura tendance à hospitaliser l'enfant de façon à faire un bilan à la recherche d'une autre cause que la fièvre, mais pas forcément dans l'urgence si la récupération est totale et la fièvre maitrisée. La plupart du temps l'hospitalisation confirmera qu'il s'agit bien d'une convulsion hyperpyrétique.
- En cas de convulsions hyperpyrétiques connues, l'hospitalisation ne s'imposera pas, et un simple traitement par anticonvulsivants suffira, en traitement court à chaque fois.
- La conséquence est que dans ce cas, tout épisode fébrile incitera souvent le médecin à mettre l'enfant sous diazepam durant la durée de l'épisode, si la fièvre n'est pas facilement contrôlée.
- Pour les fièvres modérées, cette prévention sera proposée en présence de facteurs de récidives ou d'atypies : moins de 15 mois, formes atypiques, récidives fréquentes, période de fièvres à répétition, antécédents épileptiques familiaux. On peut aussi utiliser le valproate de sodium. Les nouveaux anticonvulsivants sont du domaine du neurologue dans ce contexte.
Et dans l'avenir ?
Passé 5 ans, le risque a disparu dans les formes typiques .
Les formes atypiques peuvent être simplement, mais rarement, révélatrices d'une
épilepsie vraie, qui fera ses preuves plus tard. D'où l'intérêt du bilan initial et de la surveillance éventuelle par un neuropédiatre.