Définition
L'infarctus est la conséquence du bouchage subit et prolongé d'une
artère coronaire : le muscle cardiaque n'est plus approvisionné en
oxygène et en
glucose dans le territoire correspondant. Résultat, une
douleur qui se situe le plus souvent au niveau de la poitrine.
La peur de l'infarctus
- L'infarctus, on commence à y penser un jour brusquement : quelqu'un de l'entourage qui en fait un, ou la prise de conscience que l'on fume trop, ou qu'on a trop de poids, ou le médecin qui dit il faudrait vous surveiller un peu... . Tout cela, ce sont les petits clignotants que la société allume à un moment quelconque de notre vie.
- Pour d'autres personnes, la prise de conscience a été très précoce, parce que par exemple, dans la famille, on "meurt du coeur ". L'infarctus devient une sorte d'épée de Damoclès, comme un passage obligé. La question qui hante est alors de savoir quand le couperet va tomber. Une douleur dans la poitrine, un point de côté subit, une douleur qui descend dans le bras, et la personne se dit que c'est son tour .
- Certaines personnes sont aussi presque programmées pour vivre dans cette peur : elles sont dans l'angoisse permanente de l'infarctus. Cette peur est parfois justifiée, lorsqu'il y a des facteurs de risques cardiovasculaires , et parfois elle ne l'est pas. Cette peur est alors une peur que l'on peut considérer comme névrotique .
- Et puis il y a tous ceux qui vivent comme si cette maladie n'existait pas. À tort ou à raison, car il existe malgré tout 120.000 cas d'infarctus en France chaque année.
- Chacun d'entre nous peut se situer quelque part sur cette échelle.
Objectivement
- On va en reparler plus loin, mais il existe des critères appelés facteurs de risque , qui permettent de mesurer objectivement le risque que l'on a de faire un infarctus. Un peu comme si on pouvait prédire le risque d'avoir un accident de voiture en cumulant des pneus lisses, pas de freins, une conduite avec 2g d'alcool dans le sang, etc.
- Ces facteurs de risque sont ceux qui augmentent la probabilité que les artères (en particulier les coronaires ) se bouchent : le tabac , l'excès de cholestérol , l'hypertension artérielle , de mauvaises artères dans la famille , etc.
Que se passe t-il au niveau local des coronaires ?
- Lorsque le bouchage est incomplet, les cellules cardiaques souffrent peu, mais elles souffrent quand même. Cette souffrance est réversible et si l'apport en oxygène redevient suffisant l'ischémie disparaît. La personne souffre alors d'une crise dite d'angine de poitrine .
- Puis, si l'interruption se poursuit, les cellules vont mal fonctionner : c'est le stade de lésion, mais il est encore réversible. Toutefois la souffrance des cellules est importantes.
- Au stade ultime, c'est la nécrose, la mort des cellules, qu'on appelle alors infarctus ou plus exactement infarctus du myocarde . Car c'est bien cette partie du coeur qui est touchée, et qui correspond au muscle cardiaque, celui sans lequel il n'y a plus de circulation possible. La destruction des cellules touchées devient irréversible : la partie du muscle correspondant aux cellules touchées ne se contracte plus, on ne roule plus que sur 3 roues.
Les signes
La douleur, bien entendu, c'est celle qu'on redoute, mais aussi celle qui témoigne de la souffrance des cellules du myocarde. Les signes qui vont accompagner cette douleur, sont également importants. Les médecins expérimentés disent souvent qu'en rentrant dans la pièce où se trouve le malade qui a une douleur dans la poitrine, ils savent, avant même de faire l'électrocardiogramme ,que la personne est vraisemblablement en train de faire un infarctus, uniquement à cause son état : pâleur, sueurs, état d'angoisse....
La douleur
- Elle se situe généralement dans la poitrine, au centre au niveau du sternum.
- C'est une douleur violente, permanente, parfois atroce que la personne ne désigne pas avec son doigt seulement mais avec toute la paume de sa main, ou avec ses deux mains, ce qui témoigne de la place qu'elle paraît occuper dans la poitrine.
- Elle est ressentie comme si la poitrine était prise dans un étau. D'autres personnes la décrivent comme une brûlure intérieure, ou une déchirure interne, ou comme une crampe qui broie ou qui serre. La douleur est ressentie comme étant "dans", c'est à dire à l'intérieur de la poitrine.
- La douleur monte dans la mâchoire, le cou et souvent elle irradie dans l'épaule gauche, le bras gauche, et parfois jusque dans la main. Dans certains cas, la douleur peut toucher les deux bras, mais c'est plus rare. de même elle peut ne toucher que l'avant-bras.
- Parfois, cette douleur peut survenir au cours d'un effort (sport, par exemple). Elle peut aussi survenir spontanément, en dehors de tout effort, parfois la nuit.
Les signes d'accompagnement
Ils sont parfois au premier plan avec une douleur modérée, et font partie des signes de gravité.
- Les sueurs froides (et non les sueurs chaudes) et la pâleur sont les témoins de la réaction de l'organisme à l'infarctus, un peu comme s'il signalait que le problème est sérieux. C'est un signe extrêmement important.
- Les nausées et les vomissements sont un signe important.
- La gène respiratoire : elle peut être au centre du tableau et témoigne d'une défaillance du coeur. C'est le signe de gravité principal dont la cause est alors un oedème pulmonaire , c'est à dire la noyade du poumon à cause de la défaillance du coeur.
- Le malaise. Parfois la tension chute et le cerveau n'a pas assez d'oxygène. Cela entraîne des vertiges, et parfois une perte de connaissance. La perte de connaissance, surtout si elle a été brutale, témoigne souvent d'un trouble du rythme cardiaque associé.
Les signes atypiques
Dans un nombre de cas assez important, les signes n'ont pas ces caractéristiques bien franches :
La douleur
- Elle peut être plus modérée, plus sourde.
- Elle peut siéger à droite ou à droite dans la poitrine, ou seulement au creux de l'estomac
- Les irradiations peuvent manquer ou au contraire aller dans les deux bras, ou seulement dans le bras droit, ou encore seulement au niveau des poignets, comme si elle était suspendue .
Les signes d'accompagnement
Ils peuvent manquer totalement, ou au contraire être tellement au premier plan que la douleur paraît anodine et que parfois elle est totalement secondaire. C'est le piège dans lequel peut tomber le médecin qui peut s'égarer vers une gastro-entérite ou un problème digestif, ou une douleur rhumatismale...