Point de départ
Comme l'œdème pulmonaire, l'oedème cérébral de haute altitude (OCHA)cette redoutable complication du MAM survient généralement dans la première partie du séjour, pendant les phases d'acclimatation.
Sans soin, le malade sombre dans le coma. L'urgence est alors extrême et le cas mortel.
On meurt ou on guérit sans séquelle d'un œdème cérébral de haute altitude.
Le cerveau souffre à la fois du manque d'oxygène et d'une augmentation de pression dans la boîte crânienne qui comprime le cerveau.
Ce qui se passe
Les personnes ayant déjà été atteintes d'un œdème aigu du poumon d'altitude ou d'un œdème cérébral d'altitude sont plus à même d'en faire un autre.
Les personnes qui ne respectent pas les paliers d'acclimatation sont les premiers sur la liste. Attention, comme l'œdème pulmonaire, c'est la nuit que le mal survient et à l'aube qu'il tue.
On ne répétera donc jamais assez qu'il ne faut pas dormir seul à partir de 4 000 mètres.
Attention, l'œdème cérébral peut être associé à un œdème pulmonaire ; les troubles du comportement qui accompagnent l'œdème pulmonaire peuvent être trompeurs.
Comme l'œdème pulmonaire, l'œdème cérébral est un mal aigu des montagnes mal soigné :
- Là encore, les maux de tête ne cèdent pas malgré les fortes doses d'aspirine ou de paracétamol.
- La fatigue est à son comble et, ce qui doit vous inquiéter, ce sont les troubles de l'équilibre (ataxie) et les troubles du comportement : le sujet n'est plus cohérent, il délire, souffre d'hallucinations, devient agressif ou beaucoup trop somnolent.
- L'œdème cérébral, un peu moins fréquent que l'œdème pulmonaire, est souvent plus difficile à soigner car le malade n'est pas toujours coopérant.
- L'OCHA est plus sournois que l'OPHA car il survient parfois sans prodromes évidents.
XŒdème cérébral de haute altitude (OCHA) en vidéo
Consulation de médecine de montagne Le docteur Guy Duperrex explique la démarche suivie au cours d'une consultation de médecine de montagne et l'importance des tests à l'hypoxie. | 1 vidéos |
Conduite à tenir
- La descente urgente est le meilleur traitement (+++). C'est la solution la plus souvent adoptée dans les montagnes européennes grâce au secours héliporté. En expédition, il faudra se débrouiller le plus souvent sur chaise à porteur ou yack.
- Oxygène (++) : efficace en secours en montagne, mais souvent indisponible en expédition.
- Caisson de recompression (+++) : arme indispensable en expédition ou en trekking quand il n'y a pas d'oxygène disponible.
Traitement médical
C'est un corticoïde qu'il faut associer au traitement de recompression (oxygène, caisson ou redescente)
Le mieux est de l'administrer en injection intra veineuse de (8 mg IV)
En
situation d'urgence, s'il n'y a pas de médecin sur place et que le
délai d'évacuation dépasse une heure, un infirmier ou un correspondant
averti et formé doit être en mesure de l'injecter. Faute de quoi, on
pourra faire avaler le produit si le malade est coopérant.