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Cancer du rein :  des réponses à vos questions

Cancer du rein : des réponses à vos questions

Quelle est la fonction principale du rein ?

Les reins ont pour fonction principale de filtrer le sel et l'eau en excès, les déchets produits par l'organisme ainsi que les produits chimiques (médicaments, par exemple). Chaque rein est constitué du parenchyme rénal, fait des glomérules qui assurent la filtration du sang et la formation de l'urine, et d'une voie excrétrice qui conduit l'urine jusqu'à la vessie. La tumeur rénale la plus fréquente est celle du parenchyme rénal, appelée encore carcinome à cellules rénales. Ce cancer représente 85 % des tumeurs rénales. Au contact des substances filtrées dans le sang et rejetées dans les urines, le parenchyme rénal partage des facteurs de risque avec le cancer de la vessie, dont le tabac.

Quels sont les facteurs de risque du cancer du rein les plus avérés ?

Certains facteurs de risque ont été identifiés et classés en fonction de leur degré de validation. Selon le Centre International de Recherche (CIRC), il existe deux facteurs de risque avérés de cancer du rein (groupe 1 de classement des agents selon le degré d'indication de cancérogénicité du CIRC) : l'exposition aux radiations ionisantes (l'excès de risque de cancer du rein a été démontré chez les survivants d'accidents nucléaires ) et le tabagisme.

Un homme fumeur a un risque de cancer du rein augmenté de 50 % par rapport à un non fumeur ; pour une femme fumeuse, le risque de cancer du rein est augmenté de 20 % par rapport à une non fumeuse. Ce risque augmente avec la durée et le nombre de cigarettes fumées (plus on fume longtemps et plus on fume de cigarettes par jour, plus le risque est élevé). Le fait d'arrêter de fumer permettrait d'éviter l'augmentation du risque à partir d'une durée d'arrêt de 10 ans. En 2006, 21 % des décès par cancer du rein étaient dus au tabagisme.

D'autres facteurs de risque ont été identifiés : l'obésité et l'hypertension artérielle. Il s'agit, comme le tabac, de facteurs de risque accessibles à une prévention primaire (hygiène de vie, activité sportive, contrôle de la tension artérielle, objectif pondéral, etc.).

• L'obésité ou le surpoids : en 2009, le World Cancer Research Fund et l'American Institute for Cancer Research estimaient à 24 % la part des cancers du rein attribuable à l'obésité. Selon un article publié dans le Lancet en 2008, une augmentation de l'indice de masse corporelle (IMC) de 5 kg/m² augmenterait le risque de cancer du rein de 24% chez les hommes et de 34% chez les femmes. En cause, les perturbations hormonales (insuline, oestrogènes, facteurs de croissance) qui pourraient être à l'origine de l'augmentation du risque. Le surpoids ou l'obésité seraient responsables de 13 % des décès par cancer du rein (Hill, 2009).

• L'hypertension artérielle : si le cancer du rein peut être une cause d'hypertension artérielle, une tension artérielle trop haute, mal équilibrée, est aussi un facteur de risque de ce cancer. L'hypertension artérielle multiplierait par 2,5 le risque de cancer du rein.

Enfin certaines expositions chimiques peuvent augmenter le risque de cancer du rein.

Quels sont les facteurs de risque du cancer du rein dû à des expositions chimiques ?

Les substances chimiques incriminées comme facteurs de risque du cancer du rein sont les suivantes :

• Le trichloroéthylène, solvant chloré utilisé principalement pour le dégraissage et le nettoyage des métaux. Il est aussi utilisé dans l'industrie du caoutchouc, des produits d'entretien, des peintures et vernis… Il a même été utilisé comme anesthésiant sous le nom de Trilène dans la première moitié du XXème siècle.

Le trichloréthylène est un cancérogène avéré pour l'homme (groupe 1 du CIRC) pour le cancer du rein, suspecté depuis de nombreuses années. Des risques de cancer du foie et de lymphome non-Hodgkinien sont suspectés d'être associés à une exposition au trichloroéthylène, mais les données scientifiques sont actuellement insuffisantes pour conclure. L'inhalation est la principale voie d'exposition au trichloroéthylène. Pour la population générale, c'est l'air des espaces clos qui constitue la première source d'exposition (émissions intérieures et transfert de la pollution extérieure).

Des études épidémiologiques récentes en milieu professionnel tendent à confirmer de manière convergente l'augmentation du risque de cancer du rein avec l'augmentation de l'exposition au trichloroéthylène. Cette tendance à l'augmentation du risque a été confirmée dans une méta-analyse récente.

• autres substances chimiques incriminées
D'autres substances présentes en milieu professionnel sont suspectées d'être des facteurs de risque de cancer du rein : le cadmium, l'arsenic (cancérogènes avérés pour d'autres localisations de cancer), les procédés d'imprimerie (groupe 2B), les dérivés pétroliers, les fluides de coupes (utilisés dans l'usinage avec des outils coupants ou abrasifs), autres huiles pétrolières, oxygénés, solvants, l'amiante, fumée de soudage, etc. Des données complémentaires sont cependant nécessaires pour conclure à une association entre une exposition à ces substances et le risque de cancer du rein.

Quelques études suggèrent un excès de risque de cancers du rein dans le secteur de l'imprimerie, mais les résultats sont souvent non significatifs statistiquement. En effet, si les procédés d'imprimerie sont classés cancérogènes possibles (groupe 2B) par le CIRC (1996, volume 65), les preuves en faveur d'une association avec le risque de cancer du rein ne sont pas suffisantes.

De fait, aujourd'hui, en France, il n'existe à ce jour pas de tableau de maladies professionnelles en lien avec le cancer du rein. Cependant, pour diminuer l'exposition aux substances mutagènes, l'Institut National publie une liste des substances carcinogènes dans son ouvrage Hygiène et sécurité au travail ainsi qu'un livret sur la prévention des expositions par le remplacement des substances toxiques quand cela est possible : Agir aujourd'hui pour éviter les cancers professionnels de demain (2012).

Une insuffisance rénale est-elle un facteur de risque du cancer du rein ?

Oui, les personnes dialysées qui présentent une atrophie des reins (qui ne fonctionnent plus) sont plus exposées à la survenue d'un cancer du rein. Il faut donc veiller à les suivre en conséquence. Il s'agit cependant de formes particulières de cancer du rein.

Le cancer du rein est-il héréditaire ?

Certains cancers du rein, beaucoup plus rares (moins de 2 % des cas), se développent du fait d'anomalies génétiques. Ils sont suspectés lorsque plusieurs personnes de la même famille sont atteintes de cancer du rein, ou lorsque la tumeur survient avant l'âge de 40 ans. Le syndrome le plus fréquent est la maladie de Von Hippel Lindau, qui touche le gène VHL, lié au contrôle de la vascularisation des tumeurs.

Quelles sont les mesures principales de prévention du cancer du rein ?

La prévention du cancer du rein passe par l'identification des facteurs de risque et leur éviction quand cela est possible. Par exemple :

• Le contrôle du poids.
• Le contrôle de l'hypertension artérielle. Traiter l'hypertension artérielle (HTA) est un facteur protecteur, puisqu'il permet d'annuler ce risque, comme l'a montré une étude publiée en 2008. Dans cette étude aucune augmentation du risque de cancer du rein n'a été observée chez les patients sous traitement anti HTA, lorsque la tension était bien équilibrée. Ce qui montre l'importance du suivi afin de trouver le traitement adapté à chacun pour atteindre l'équilibre.
L'information ci-dessus apporte les éléments essentiels sur ce sujet. Elle n'a pas vocation à être exhaustive et tout comme les conseils, elle ne peut se subsister à une consultation ou un diagnostic médical.
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Article créé, modifié ou vérifié par
Chirurgien urologue

Dernière mise à jour, le 23/10/2014
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