Artériographie

Définition

• Une artériographie est une radiographie des artères. C'est un examen radiologique de type angiographie. Elle est effectuée après injection d'un produit qui est opaque aux rayons X et qui montre ainsi l'intérieur des vaisseaux. On appelle cela un produit de contraste .
• On peut faire les clichés avec une technique classique, ou complétée d'un traitement informatique, qui améliore la visibilité et le contraste. Cela permet d'employer moins de produit, voire de l'envoyer dans les veines pour visualiser ensuite les artères (alors que sans cela, tout le trajet diluerait le produit et rendrait les clichés inutilisables).

Artériographie par voie artérielle

• Avant l'examen : la manière dont votre sang coagule est vérifiée (c'est le bilan d'hémostase) et vous ne devrez pas prendre de fortes doses d'anti-coagulants et et en général poursuivre l'aspirine . Il faut arriver à jeun depuis 6 heures (cela limite les problèmes en cas de malaise) et sans avoir fumé (le tabac modifie les réactions des artères).
• En cas d'allergie à l'iode ou de suspicion, on vous fera une injection d'un corticoïde .
• Le radiologue désinfecte, après rasage si besoin, l'endroit où il va piquer, et pratique une petite anesthésie locale . Puis il repère l'artère (là où il sent battre le pouls) et il la ponctionne avec un fin cathéter (petit tuyau de 1,5 à2,5 mm) qui sert de guide.
• Il fait ensuite glisser un cathéter encore plus fin le long de l'artère, en suivant sur un écran la progression, jusqu'à l'endroit à examiner.
• Le produit de contraste est alors injecté par l'extrémité. La sensation diffuse de chaleur intense est tout à fait normale en raison de l'iode qu'il contient. Veillez bien à rester immobile, et à bloquer votre respiration quand on vous le demande pour que les clichés ou le film soient de bonne qualité.
• Les voies d'entrée qui servent à presque tous les examens sont l'artère humérale au coude, l'artère radiale au poignet, et l'artère fémorale à l'aine. Parfois, pour le cerveau, c'est directement dans une carotide (dans la branche superficielle).
• Une fois l'examen terminé, on retire le guide et on comprime quelques minutes l'artère. Si on a employé la voie fémorale, une hospitalisation de prudence de 24 heures est utile, allongé, pour éviter les saignements retardés.
• Les effets secondaires : ce sont les bouffées de chaleur liées à l'iode, qui donnent parfois des malaises de type vagal , bénins mais éventuellement impressionnants, ou des réactions allergiques. des palpitations sont possibles, relevant des mêmes mécanismes. Pensez à prévenir de vos allergies à l'avance, pour que le médecin anticipe avec un traitement, qui peut commencer la veille lors des allergies à l'iode qui donnent les accidents les plus graves (oedème de Quincke, arrêt cardiaque) qui sont pris en charge par l'anesthésiste obligatoirement présent dans la salle de cathétérisme.

Artériographie par voie veineuse

• Avec les progrès de la numérisation des clichés, on peut parfois employer une veine pour injecter le produit de contraste. Cette voie a l'avantage de ne pas poser de problèmes de surveillance hospitalière, et de tolérer les problèmes d'hémostase.
• Ses indications sont plus restreintes : recherche d'une embolie pulmonaire ou veineuse, d'une malformation artério-veineuse, d'un retrécissement artériel ou estimation du réseau de suppléance d'un territoire souffrant d'une irrigation insuffisante par exemple.

Les indications

Elle sont très larges :

• Dans le bilan d'une athérosclérose , pour vérifier le territoire cérébral et celui des membres inférieurs, ainsi que les coronaires avant de pratiquer toute intervention dans un secteur artériel. Par exemple, si on veut traiter un anévrysme de l'aorte , il faut vérifier auparavant comment cela se passe au niveau du cerveau et du coeur. L'artériographie montre les anomalies des vaisseaux et le réseau de suppléance qui se crée au fur et à mesure.
• En cas d'hypertension résistante au traitement médical (même en associant plusieurs médicaments) de façon à rechercher un rétrécissement des artères des reins.
• Pour la recherche d'un anévrysme du cerveau, après une hémorragie ou en cas d'image évocatrice au cours d'un autre examen, ou d'un gros vaisseau, si le médecin a l'intention d'opérer.
• Dans l'artérite des membres inférieurs, pour évaluer les possibilités de traitement.
• Dans tous les cas, l'artériographie a un but pratique : soit de repérage avant une chirurgie sur les artères ou sur le coeur, soit dans le premier stade d'une intervention par voie endo-vasculaire.

Actuellement, dans certains territoires artériels, l'artériographie est supplantée par des examens moins invasifs comme l'échodoppler , le scanner spiralé ou l'angio-IRM qui est une IRM avec une injection par voie veineuse.

On peut par le même chemin traiter par dilatation (avec des ballonnets) les plaques d'athérome qui gênent le passage du sang, ou au contraire emboliser (on envoie un produit qui va se figer et boucher l'artère ou le collet d'un anévrysme qui saigne).

On peut également installer des prothèses sur la paroi, les stents , sorte de ressorts qui sont sertis sur les ballonnets de dilatation et laissés en place pour renforcer la paroi artérielle fragilisée ou athéromateuse.