Plongée sous-marine, un sport à risques ?

Point de départ

La plongée sous marine est une activité loisir ou professionnelle, qui consiste à rester sous l'eau en respirant à l'aide d'un scaphandre, dit autonome (c'est à dire avec des bouteilles) le plus souvent.

Cette pratique tend à se démocratiser et est très mal surveillée en mode loisir. La réglementation est très stricte en France quant à la pratique de la plongée sous marine, cependant, il en n'est pas de même dans les autres pays, où l'on peut aisément faire un baptême de plongée sans visite médicale de non contre-indication au préalable avec parfois même un matériel de plongée défectueux.

La plongée sous marine n'est pas sans danger et soumet l'organisme à des contraintes liées au milieu subaquatique et aux mélanges gazeux respirés sous l'eau.

Le refroidissement

Dans l'eau, le point isotherme corporel, c'est à dire la température pour laquelle l'organisme ne dépense aucune énergie pour se refroidir ou se réchauffer, est de 37°C, équivalent à la température du corps.

Même dans les eaux les plus chaudes, la température de l'eau n'atteint jamais 37°C. Par conséquent, en l'absence d'une combinaison néoprène adaptée, le corps se refroidit très vite dans l'eau

Conséquences de l'immersion

De manière reflexe pour préserver la chaleur corporelle au niveau des organes nobles, lors de l'immersion, il se produit une redistribution du sang vers le noyau (tête, cou, tronc), au détriment des extrémités qui auront moins de sang et resterons plus froides.

En moyenne, un humain adulte possède entre 4 et 5L de sang répartis dans le corps entier. Lors de l'immersion, ce même volume de sang va se concentrer au niveau de la tête, du cou et du tronc, augmentant ainsi la pression sanguine à ce niveau.

Le cœur est comparable à une pompe, dont le travail et l'effort augmentent lorsque la pression liquidienne augmente. Ainsi, le simple fait d'être sous l'eau, peut engendrer des accidents cardio-vasculaires d'immersion qui parfois peuvent être fatal. En général ce genre d'accident survient préférentiellement sur un cœur déjà malade, mais on dénombre un certain nombre d'accidents d'immersion chez des jeunes plongeurs, sans problème de santé particuliers.

Variations de pression

Petits rappels théoriques

La pression atmosphérique au niveau de la mer est de 1 bar.
Quand on monte en altitude, la pression de l'air diminue d'environ 0,1 bar par 1000m.
Dans l'eau de mer, cette pression augmente de 1 bar, en moyenne, tous les 10m : à -10m, la pression est de 2 bars, 3 bars à -20m et ainsi de suite.
Cette variation de pression est sensiblement différente dans l'eau douce du fait qu'il n'y pas de sel et correspond plutôt à 0,9bar par tranche de 10m sous l'eau.

Le volume de gaz, donc de l'air, varie avec les changements de pressions:
si on prend une bouteille vide, fermée et qu'on la monte en altitude, cette bouteille va gonfler (lorsque la pression diminue, l'air se dilate),
à l'inverse, cette même bouteille, si on la plonge 1O ou 20m sous la surface, elle va s'écraser (lorsque la pression augmente, l'air se comprime).

Conséquences pratiques

Les conséquences des variations de pression sont physiques sur l'environnement et physiologiques sur l'organisme:

Avec les variations de pression il se passe au niveau des cavités aériques de l'organisme (cavités ORL, poumons, tube digestif) la même chose qu'avec la bouteille fermée, remplie d'air de l'exemple ci-dessus. Ces phénomènes peuvent être à l'origine de barotraumatismes à la descente, comme à la remontée d'une plongée.

L'élévation de la pression augmente la solubilité d'un gaz dans l'organisme notamment dans le sang et les tissus. Il existe cependant un seuil de pression pour lequel un gaz dissout devient toxique pour l'organisme. Chaque gaz a son seuil propre. C'est ce que l'on appelle le phénomène de narcose qui est présent pour tous les gaz à 40m de profondeur.

Il se produit le phénomène inverse à la remontée lorsque la pression diminue : la solubilité diminuant, des bulles de gaz peuvent ainsi se former dans les tissus ou le sang et être à l'origine des accidents de décompression.

Conclusion

La plongée sous-marine est une activité potentiellement à risque pour l'organisme et sa pratique ne doit pas être banalisée.
Certains accidents de plongée passent inaperçus.
Par principe, tout signe clinique anormal, dans les 24h qui suivent une plongée, doit être considéré, jusqu'à preuve du contraire comme un accident de plongée et nécessite un avis médical.