L’évolution depuis un siècle
De moins en moins d'actes techniques
Son domaine s'accroît de jour en jour puisque les connaissances de la médecine doublent tous les 4 ans. À l'inverse, en raison de cette même croissance des connaissances, son champ d'action rétrécit, car il faut de plus en plus de spécialistes pour maîtriser des techniques et des savoirs de plus en plus complexes.
Le médecin généraliste voit donc son action s'amenuiser au fil des ans, alors que ses connaissances théoriques augmentent. En revanche, l'étendue de sa pratique se restreint. Il y a 100 ans, le médecin était en mesure de tout faire : les accouchements, les actes de petite chirurgie, les interventions sommaires, tous les actes médicaux ; il savait décrypter les résultats de tous les examens complémentaires, et avait des notions précises dans tous les domaines. De nos jours, ce n'est ni possible, ni souhaitable, en raison de la complexité des connaissances. Par exemple, le médecin préfèrera lire le compte rendu d'une radio ou d'un scanner, plutôt que de chercher à faire le diagnostic en examinant la radio : c'est le travail du radiologue, qui faisant cela toute la journée aura forcément plus d'expérience en la matière.
Une autre idée du diagnostic
La notion de diagnostic a changé également : il y a 50 ans, faire un diagnostic, c'était le suspecter fortement, grâce à l'interrogatoire, l'examen clinique et quelques examens complémentaires dont beaucoup étaient réalisés au cabinet-même du médecin.
Depuis l'avènement des examens complémentaires sophistiqués, faire un diagnostic, c'est soit aboutir à une certitude ou du moins à une quasi certitude, en n'oubliant pas l'importance de la clinique et des explications dans la pratique médicale, soit de savoir demander les examens utiles pour apporter cette quasi-certitude. que des techniques complexes et coûteuses peuvent apporter (scanner, IRM, etc.).
Le pouvoir des spécialistes
Le diagnostic est donc généralement porté par des spécialistes dans leur domaine. Ce sont eux qui par leur pratique quotidienne sur des domaines étroits sont encore à même de maîtriser des techniques et un savoir.
Toutefois, de par leur spécialisation, ils sont par la force des choses, de moins en moins compétents dans des domaines qui ne sont pas le leur. Cela aboutit à un morcellement des patients qui sont éclatés entre plusieurs spécialistes. Charge alors au généraliste de faire le lien entre tous ces savoirs.
Le rôle moderne de la médecine générale
Le médecin généraliste a un rôle désormais différent : il se doit d'être à l'écoute de ses malades, de façon à les aider à préciser leurs maux et à ce que lui puisse savoir, éventuellement, quel examen demander ou vers quel spécialiste l'orienter, car la pression des médias fait que les patients ont parfois tendance à demander trop rapidement les examens miracles dont on leur parle.
C'est également un rôle d'explication, de traduction , de la maladie. C'est enfin un rôle social d'accompagnement des patients, car la maladie a une dimension personnelle, collective et sociale.