Les quantités
C'est souvent dans ce domaine que vous faites le plus d'erreurs et toujours dans l'excès de consommation. En général, vous sollicitez beaucoup trop vos enfants. Souvent, vous les forcez à prendre des quantités qui sont bien supérieures à leurs besoins. Quand votre enfant les refuse, vous vous précipitez chez votre médecin : « Docteur, il ne mange pas ! » Bien sûr, une mère qui a préparé avec amour un bon repas à son enfant supporte mal de le voir refuser. D'autre part, il est tellement agréable de voir un enfant finir son assiette ! Cependant n'oubliez pas une notion fondamentale : votre enfant sait mieux que vous ce dont il a besoin. Or, la surconsommation atteint parfois 50 à 100% des véritables besoins de l'enfant.
Les raisons de la surconsommation
Cela peut être le mauvais exemple que vous donnez vous-même à vos enfants. Autre raison, la croyance, très répandue, qu'un enfant, pour être en bonne santé, pour mieux se défendre contre les infections, pour être plus fort, doit « bien » manger (sans avoir aucune notion de ce que « bien » veut dire).
Cela peut être dû au recours systématique aux plats préparés mais aussi et surtout au grignotage entre les repas qui va conduire à augmenter la ration quotidienne de 30% parfois, avec toutes les conséquences que cela entraîne. Nous y reviendrons.
À l'inverse, les carences sont exceptionnelles, et plutôt le fait de parents obsédés par leur ligne et qui veulent un enfant à « leur » image.
La répartition dans la journée
Vous devriez répartir la ration énergétique de votre enfant en quatre repas, avec un apport calorique théorique de 25% au petit déjeuner, 30% au déjeuner, 15% au goûter, 30% au dîner.
Avant l'âge de 2 ans, il paraît assez évident aux parents qu'un enfant fasse quatre repas et, généralement, ils sont assez équilibrés. Par la suite, la situation se dégrade et, en réalité, deux repas en sont victimes : le petit déjeuner et le goûter.
Le petit déjeuner
Il devient très vite insuffisant, se limitant à un biberon ou un bol de lait alors qu'il faudrait à l'enfant pain, biscottes, céréales. C'est d'autant plus regrettable qu'il s'agit pour lui d'un repas important. Ce repas est souvent sacrifié faute de temps. Vous êtes pressée, il faut l'emmener à la crèche, partir travailler ou conduire les plus grands à l'école. Essayez de vous lever un peu plus tôt ! Si votre enfant ne veut plus de lait, proposez-lui autre chose : yaourt, fromage blanc, céréales (sous forme de pétales de maïs ou autre). Le choix est grand, et il n'est pas obligé de boire chaud le matin. Sinon, proposez-lui une collation dans la matinée.
Le gouter
Il est souhaitable. Au retour de l'école, l'enfant a faim. Mais, attention, le goûter ne doit pas être trop copieux sinon le repas du soir sera refusé… et vous serez déçue ou énervée.
En pratique
Un petit déjeuner plus consistant, un déjeuner plus léger, un goûter plus équilibré, un repas du soir peut être un peu allégé (voire un goûter-dîner en un seul repas vers 18 heures, complété d'une petite collation plus tard).
On se rapprocherait alors du modèle anglais ou américain qui a bien des avantages, dont celui peut-être de permettre de se coucher plus tôt en donnant aux enfants l'impression d'avoir veillé plus tard. Mais, si cela est réalisable en vacances, notre société ne s'en accommode pas très bien, surtout quand les mères travaillent…
Le moment du repas
Il faut apprendre à votre enfant à aimer ce moment qu'est le repas, et ce n'est pas facile, car cet âge est marqué par l'instabilité et l'opposition.
Pour l'enfant, se mettre à table, ne pas bouger pendant un temps prolongé, se faire imposer une cuillère quand il ne mange pas seul, peut devenir un calvaire, et ce d'autant plus si, en face de lui, sa mère le force, le gronde et s'énerve. Il préfère de beaucoup jouer.
Faites des repas courts
Pas plus d'une demi-heure, n'insistez pas quand l'enfant ne veut pas manger, mais ne compensez pas ce qu'il n'a pas pris par des biscuits ou des sucreries tout au long de la journée. Bien que cela soit peut-être un peu pénible, jetez ou finissez vous-même ce qu'il n'a pas mangé et proposez de plus petites quantités aux autres repas.
Variez vos menus
Évitez la monotonie qui risquerait de lasser votre enfant et de lui couper l'appétit. Soyez calme, tolérante, patiente et, si vous n'y arrivez pas, n'hésitez pas à « passer la main » à quelqu'un d'autre, moins concerné affectivement. Laissez-le manger seul et ne le découragez pas, même si, au début, ses vêtements, serviettes, siège et même le sol en sont les victimes.
Donnez les repas dans le calme : pas de télévision, de transistor qui hurlent, pas de coups de téléphone incessants. Ne faites pas trois choses en même temps, dans la précipitation. Pendant ce temps, « soyez à lui ».
Le repas est un moment de relation privilégié avec votre enfant. Respectez-le, cultivez-le.